Christophe Revel : « La crédibilité, on l’a avec les résultats. »

Partager
img_3084_copie.jpg

Sans l’un de ses mentors, Benoît Costil va devoir maintenant voler de ses propres ailes. La dernière saison de « Ben » était aussi celle du passage d’examen pour Christophe Revel, l’entraîneur des gardiens du Stade Rennais F.C.


Christophe, quel examen as-tu passé cette saison ?
J’ai passé le CEGB, le Certificat d’Entraîneur des Gardiens de But. Les cours, qui ont commencé en novembre, se sont déroulés sur quatre séances de trois jours à Clairefontaine encadrés par Ludovic Batelli (sélectionneur de l’Équipe de France des moins de 20 ans), Franck Raviot (entraîneur des gardiens de l’Équipe de France) Michel Ettorre (entraîneur des gardiens de l'Équipe de France des moins de 16 ans) Christian Puxel (encadrant de la formation CEGB) et Gilles Fouache (entraîneur adjoint de l'Équipe de France des moins de 16 ans). Il y avait aussi des intervenants extérieurs avec Fred Aubert pour la préparation physique et Joël Trébern pour la préparation mentale.

Quel était l’objectif de cette formation ?
C’est un diplôme qui va devenir obligatoire pour entraîner dans les centres de formation et les pôles espoirs. Il était temps que je le passe. J’étais peut-être le seul en poste en Ligue 1 à ne pas l’avoir. J’y suis allé aussi pour sortir de mon quotidien dans lequel je suis depuis huit ans. Ça m’a fait du bien car j’ai eu le droit à des rappels. Ça permet de discuter avec les personnes qui gèrent la formation et d’autres stagiaires qui sont en poste au niveau régional, national et en Ligue 2. Ça demandait du travail au quotidien car il a fallu se remettre dans l’écrit avec les rapports de stage et les projets de développement.

Ce n’était qu’une formalité pour toi qui entraîne des gardiens internationaux au quotidien ?
C’est une formation qui m’aurait forcément fait du bien à mon commencement car elle permet de cibler et de mettre en place des objectifs, de structurer et de ne pas partir dans tous les sens. À l’époque, je me suis surtout formé en parlant beaucoup avec Christophe Lollichon (ndlr : aujourd’hui entraîneur des gardiens de Chelsea), en observant ce qui se faisait dans le monde professionnel et en me basant sur mes convictions. 

220517rennes.monaco177_copie.jpg

En ayant travaillé avec Nicolas Douchez et Benoît Costil tu as gagné en crédibilité ?
La crédibilité, on l’a avec les résultats. Tu peux bien travailler mais si ça ne passe pas bien en compétition, on dit que tu es mauvais. À l’inverse, tu peux mal travailler mais si ton gardien est performant en compétition, on va dire que tu travailles bien parce que la validation passe par la performance le week-end. J’ai de la chance que ça se soit bien passé avec « Nico » et « Ben ».

Christophe Lollichon, passé par Rennes aujourd’hui entraîneur des gardiens de Chelsea, est une référence pour toi ?
Je suis allé le voir dans le cadre de la formation. On s’est toujours rejoint sur des idées communes. On est sur la même longueur d’ondes. Il a travaillé avec l’un des meilleurs gardiens au monde (ndlr : Petr Čech) avec lequel il a gagné des titres en Angleterre. J’ai aussi rencontré Nicolas Dehon, entraîneur des gardiens du Paris SG, c’est un super mec. Il a de bonnes idées.

Le départ de Benoit ne doit pas te laisser insensible. Ça représente quoi ? Le départ d’un collègue, d’un camarade ?
Ça va pouvoir devenir un copain (rires). À Vannes, nous n'étions pas intimes. On avait de très bons rapports, on s’entendait bien. Quand il y a la relation entraineur-entrainé, tu ne peux pas être « pote ». On était très proche, souvent à la limite, mais son départ va faire qu’on va pouvoir devenir plus copain. On a bien bossé ensemble, il est temps qu’il vole de ses propres ailes. Il part en étant au top. Il est en sélection. À Rennes, il est un titulaire indiscutable, il a fait une très bonne saison. Dire que c’est le bon moment pour partir je ne sais pas mais quoiqu’il arrive il laissera une très bonne image de lui ici.

Un mot sur les deux autres gardiens avec lesquels tu as travaillé cette saison ?
Edvinas Gertmonas poursuit son cursus de formation. Il a joué en CFA, il avance à son rythme comme on l’attend sans brûler les étapes. Rien à redire concernant Raïs M’Bolhi, je suis très satisfait de lui. C’est un bon mec, un gardien de haut niveau.