Il incarne la combativité, la loyauté, le respect du blason et cela fait de lui un des joueurs favoris des supporters Rouge et Noir, heureux de le voir entamer sa cinquième saison avec le maillot du Stade Rennais F.C. Benjamin Bourigeaud, 178 matchs avec le SRFC, se confie sur son bonheur d’être à Rennes.
Benjamin, tu défends encore les couleurs rennaises cette saison. Une bonne nouvelle pour tout le monde !
Dans le football moderne, c’est assez rare de voir des joueurs rester longtemps dans un club. Je prends toujours autant de plaisir à évoluer avec le maillot Rouge et Noir. Chaque saison, ce sont des émotions différentes. J’ai acquis de l’expérience. Je suis toujours aussi content d’évoluer au Roazhon Park devant les supporters. La saison dernière a été particulière. Il y a eu la Ligue des Champions pour la première fois à Rennes. Malheureusement, on n’a pas pu avoir nos supporters tout au long de la saison avec nous. C’est ce qui est frustrant. Aujourd’hui, on les retrouve. J’espère que l’on pourra compter sur leur soutien. Partager des émotions avec eux, ça nous avait manqué. Un stade plein comme contre Nantes par exemple, c’est toujours aussi plaisant.
« Avoir la confiance de son club, c’est une récompense. »
Ton départ pouvait être redouté…
J’ai vu les dirigeants et le coach. C’est toujours important d’avoir la confiance de son club. Ça montre que ton travail est reconnu. Avoir la confiance de son club, c’est une récompense. Le mercato est terminé, c’est très bien. J’ai des ambitions et on va jouer une nouvelle compétition internationale. Le Stade Rennais F.C. se doit d’être européen chaque année. J’espère que l’on ira chercher une cinquième participation consécutive tous ensemble.
Tu es dans le cœur de tous les Rennais. Tu le sais ?
Quand on est apprécié des supporters, c’est agréable. Je pense que c'est grâce à mon travail et ma simplicité que les supporters m’apprécient. J’essaie de rester moi-même. Quand je suis sur le terrain, je me donne à fond, comme je l’ai toujours fait. Même s’il y aura des performances qui seront un peu moins bonnes, je serai toujours au combat quoi qu’il arrive.
C’est même la famille Bourigeaud qui est appréciée !
Oui ma femme affectionne beaucoup la ville et ses habitants. Mon fils est très aimé aussi. On est une famille assez simple. On ne serait pas restés aussi longtemps à Rennes si on ne s’y sentait pas bien. Mon fils va finir la maternelle avec ses copains. On va encore passer une belle année ici. Rennes est une belle ville, la Bretagne une jolie région. Je ne connaissais pas du tout le coin quand je suis arrivé. Depuis quatre ans, le rythme des matchs est conséquent mais j’ai pu visiter de beaux endroits, sur la côte notamment. Moi qui ai toujours vécu dans le Nord, j’ai découvert autre chose. Je m’y suis bien intégré dès le départ, on m’a bien accueilli. Je retrouve les valeurs de famille qui sont celles du Nord. Je suis content de voir que ma famille est appréciée. C’est aussi pour eux que je me donne à fond, et pour le plaisir des supporters.
Tu t’es ennuyé dans les stades vides ?
Quand on est footballeur, on n’a pas d’autres choix que de se donner à 100%, avec ou sans supporters. Mais sans eux, ce n’est pas le même foot. On retrouve les émotions partagées. J’espère que tout ça est derrière nous et que les gens seront contents de venir nous voir au stade. On va essayer de les emmener le plus haut possible et de s’éclater tous ensemble.
Notamment avec l’Europe qui est de retour…
J’ai connu beaucoup de belles soirées au Roazhon Park, même à l’extérieur où ils ont été nombreux à nous suivre. J’ai des souvenirs particuliers en coupe d’Europe car il y a une attente et un regard différents. On est vus dans toute l’Europe, les supporters aussi qui veulent montrer un beau visage. J’espère que l'on aura un soutien maximum dans toutes les compétitions. Ce sera bien sûr à nous de les emmener avec nous mais j’espère revivre les grandes soirées comme Arsenal ou le Betis.
Que penses-tu du potentiel de ton équipe cette saison ?
Il n’y a pas de pression supplémentaire. De l’attente évidemment au vu des investissements sur les recrues. Ce sera à nous de donner le maximum. Il faut surtout créer un engouement dans le groupe pour accomplir de belles choses. Les individualités ressortiront ensuite. C’est ce que l’on a fait en 2019 avec la force d’un groupe qui a réalisé une belle saison et remporté la Coupe de France. C’est là-dessus qu’il faudra s’appuyer. Le coach le répète assez, il y a beau avoir beaucoup de talents dans l’équipe, c’est le collectif qui prime. On l’a vu au dernier Euro.
« Quand la tête marche, tout suit. »
À 27 ans, comment te sens-tu sur le plan sportif ?
Physiquement, je me sens très bien. Je continue de travailler comme je l’ai toujours fait. C’est-à-dire me donner à 100% que ce soit en match ou à l’entraînement. J’ai plus d’expérience aujourd’hui. Avec la confiance du club, j’ai aussi un rôle qui a changé. Avec cette ancienneté, je suis devenu un cadre. Je le vis bien. Mentalement, tout va bien. Quand la tête marche, tout suit. On va jouer tous les trois jours et il va donc falloir bien enchaîner. La récupération sera importante mais le staff fait ce qu’il faut pour que l’on ait la fraîcheur le week-end. Il manque juste un peu plus de buts de mon côté.
Tu totalises justement 30 buts et 30 passes décisives avec le Stade Rennais F.C. Tu vises les 40 et 40 ?
Je cherche le double à chaque fois mais je ne me mets pas de pression supplémentaire. Je m’en suis mis à un moment donné et ça ne m’a pas apporté de bénéfices. Je joue mon football comme je sais le faire. Les stats sont arrivées et elles arriveront. Et si ce n’est pas moi qui marque, ce sera un autre. Pas d’objectif personnel, c’est ensemble que l’on fera de belles choses.
Ton équipe est réputée comme joueuse. Tu te verrais dans un club qui subit davantage ?
À partir du moment où j’aime le foot, j’aime le ballon. Il y aura des matchs où l’on n’aura pas forcément la balle et il faudra bien défendre, d’autres où l’on ne sera pas beaux à voir jouer mais il faudra gagner, d’autres où l’on sera beaux mais il ne faudra pas perdre. C’est toujours mieux de gagner avec la manière. Le football est un jeu et on doit prendre du plaisir tous ensemble. Il faut faire les efforts collectivement. On a les joueurs pour faire du jeu. Tous les éléments sont réunis pour régaler les supporters.
« Le match en hommage à mon oncle, Stécy Suisse, il y a plusieurs années au stade qui porte désormais son nom. On était tous réunis en famille. J’ai rarement l’occasion de jouer avec eux. On avait affronté Calais qui avait été finaliste de la coupe de France en 2000. Quand il est décédé, on a fait un match de gala à la fin d’un petit tournoi. J’avais joué avec mon père, mon frère, mes cousins et mes oncles pour lui rendre hommage, par rapport à tout ce qu’il a fait au club de Calais Beau-Marais, mon premier club d’ailleurs. C’était une figure locale. Il a apporté beaucoup de choses dont l’esprit de combativité. Ça a été une grande émotion avec la famille de jouer ce match. Malgré le fait qu’il ne soit plus parmi nous, c’est un beau souvenir pour moi car on a su lui rendre hommage d’une belle manière. »
