Steve Mandanda : « on a une belle unité »

Dernier rempart Rouge et Noir, toujours aussi solide, Steve Mandanda évoque le début de saison de son équipe et la prochaine confrontation à venir. Dans ce début de saison mêlé de satisfactions et de frustrations, « Il Fenomeno » loue avant tout le très bel état d’esprit qui continue de perdurer dans le vestiaire depuis des mois maintenant.

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Steve Mandanda
© Stade Rennais F.C. / Ouest Médias

Steve, les coupures internationales, c’est un peu nouveau pour toi ?
Depuis peu oui. On apprend à apprécier ces moments, deux ou trois jours de repos pour profiter en famille, régénérer et s’aérer l’esprit. Ça fait du bien même si je ne coupe pas totalement car je regarde les matchs de l’Équipe de France. Nous avons bien travaillé à l’entraînement pendant les dix derniers jours. Nous avons hâte de reprendre face à Lille.

Petite parenthèse, tu suis aussi le rugby ?
J’ai regardé le match face aux All Blacks et je vais aussi suivre celui face à l’Uruguay. Je ne suis pas forcément un grand connaisseur mais je m’intéresse aux différentes Équipes de France pendant les grandes compétitions. À fond derrière elles ! Je leur souhaite le meilleur durant ce mondial.

Quatre matchs viennent de se jouer en Ligue 1. Comment juges-tu vos premières prestations ?
On a des regrets sur le match du Havre où l’on aurait dû prendre trois points par rapport à la physionomie. Ces deux points en moins font que l’on a un sentiment mitigé. Mais dans l’ensemble ça reste plutôt bien même si ce n’est pas encore significatif. Et ne pas perdre est très positif.

Les mois d’août ne sont pas simples à négocier…
Je ne sais pas trop pourquoi. Le mercato n’aide pas car il y a pas mal de changements. Certains sont en instance de départ et d’autres arrivent. Les esprits ne sont peut-être pas tous au même niveau. C’est difficile à expliquer car on a bien préparé la pré-saison avec des matchs amicaux réussis et de bons contenus. On aurait par exemple pu proposer mieux face à Brest en termes de jeu.

La petite claque reçue face au Havre (2-2 à 11 vs 10) peut-elle permettre d’apprendre plus vite ?
Je l’espère. On va voir où en est notre progression. Si ce sont des scénarios de match qui nous servent pour la suite, ça aura été une bonne chose. Si on n’a pas appris de ça, ce sera compliqué.


« haïr la défaite et apprécier encore plus la victoire »
 

Tu as enragé après ce match ?
Avec Bourige, Nemanja ou Bapt’, les plus anciens, on a ce rôle important auprès des plus jeunes. On doit apprendre à cette équipe à haïr la défaite et apprécier encore plus la victoire. J’ai du mal à laisser passer ce genre de résultat mais il faut aussi savoir basculer sur autre chose car on ne peut plus revenir sur le match. Il faut réussir à analyser la situation, voir ce que l’on a fait de bien et de moins bien et vite rectifier les mauvaises choses.

C’est en ayant des mots forts que le message passe ?
Je le fais parfois mais ce n’est pas toujours une bonne chose de parler à chaud après les matchs. On a laissé passer puis on a échangé entre nous. C’est comme cela que l’on progresse et que l’on avance.
 

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L’équipe est invaincue, c’est une des satisfactions…
C’est important mais on préférerait avoir plus de points. C’est toutefois une bonne chose, on veut garder cette invincibilité et être encore plus solide. Il y a eu plusieurs mouvements dans l’équipe, je pense que l’on a encore une bonne marge de progression. On sent que c’est en train de prendre, en espérant que ce soit rapide pour réaliser un beau parcours. La défense n’a pas été le plus gros chantier de l’été mais nous avons quand même connu les départs de Birger Meling et Hamari Traoré. Lorenz Assignon, qui découvre le rôle de n°1, et Jeanuël Belocian ont montré qu’ils pouvaient être à la hauteur. Ils montent en puissance, tout comme Warmed Omari et Arthur Theate qui gagnent en confiance. Adrien Truffert, qui a été longtemps blessé, retrouve-lui le rythme. Christopher Wooh apporte aussi sa pierre, on a besoin de tout le monde. À chaque fois que l’on devra faire appel à un joueur, il répondra présent pour le collectif. C’est ça l’état d’esprit de notre groupe.

Les débuts de saison, ce sont des périodes de questionnements et de doutes.
Je n’aime pas tirer d’enseignements au début car, pour plein de raisons, ça ne reflète pas la réalité ou ce qu’il est possible de faire. Ce qu’il faut noter, c’est que l’on a une belle unité. On prend énormément de plaisir, les joueurs s’entendent bien. C’est ce qui peut nous aider à gagner des matchs et franchir des étapes. On est très à l’écoute les uns les autres. Il faut garder cette ambiance en enchaînant les victoires.


« de jeunes recrues mais expérimentées »

Quel potentiel décèles-tu dans ce cru rennais 23/24 ?
Il y a énormément de qualités. Les joueurs qui nous ont rejoints sont talentueux, jeunes mais expérimentés. J’espère qu’ils vont mettre leurs qualités au profit du collectif pour que l’on soit encore plus fort. Je pense qu’ils vont nous permettre de franchir des étapes.

Lille a impressionné lorsqu’elle est venue à Rennes la saison dernière. Cela ne s’annonce pas simple samedi. 
Ce sera certainement difficile mais un beau match de football à jouer. Elle nous a causé beaucoup de difficultés, que ce soit à l’aller ou au retour. À nous d’être au niveau de la rencontre pour s’imposer devant notre public.

Un résultat favorable vous mettrait aussi dans de bonnes conditions avant l’Europe.
Ce n’est pas un match de préparation mais un match important pour le championnat. Ça conditionne l’état d’esprit mais on ne pense pas à jeudi. On est seulement focus sur Lille. Ce sera un match de haut niveau que l’on va retrouver tous les week-ends en Ligue 1 cette saison. Le championnat français est devenu relevé et difficile. À nous d’être performants et réguliers.
 

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De quelle façon as-tu suivi le tirage de l’Europa League ? 
Je suis attentif aux tirages et surtout aux déplacements pour savoir si nous aurons de longs déplacements ou pas, car une bonne récupération est essentielle pour enchaîner. Et quand on sait que l’on va avoir de grosses ambiances, c’est toujours mieux, ça motive encore plus. Je préfère ça que des stades vides.

Tu t’imaginais une saison sans coupe d’Europe ?
J’ai passé une première saison où j’ai été très agréablement par le club et son environnement, l’accueil des gens et des supporters. J’ai signé pour deux ans en espérant que je répondrais présent physiquement, c’est le cas, je touche de bois. Je suis venu pour remplir les objectifs du club, et donc le qualifier pour une coupe d’Europe. Avec, c’est sûr que c’est plus excitant mais s’il n’y en avait pas, ça ne changerait pas la suite de ma fin de carrière.


« On a un staff très présent et disponible »
 

As-tu changé des choses par rapport à tes années marseillaises sur le plan de l’entraînement ?
Je n’oublie pas la chance que j’ai d’être là. Pour rendre la confiance au club, je dois être performant. J’essaie de l’être et de donner le maximum pour l’équipe. Le mode de travail est différent, je m’adapte. Ça me correspond et ça me plaît. On a une bonne complicité avec Olivier Sorin (entraîneur des gardiens), il fait du très bon boulot. Tout est réuni pour que je sois épanoui et que je prenne du plaisir. On a un staff très présent et disponible pour que l’on soit dans les meilleures dispositions. Ils sont à fond avec nous. On peut y associer le staff médical qui est H24 mobilisé pour que l’on soit au top de notre forme. Nous avons la chance d’avoir un staff très compétent.

Et ce nouveau trio de gardien, comment vit-il ?
Ça se passe très bien. Il y a une bonne connexion entre nous, beaucoup de respect également. Nous avons des personnalités différentes mais elles se complètent parfaitement. C’est un plaisir d’être au quotidien avec Geoffrey Lembet et Gauthier Gallon et de travailler eux. On se tire mutuellement vers le haut.