Victor Hugo, en venant à Rennes, une longue page se tourne pour toi. Qu'est ce qui t'a motivé à quitter Montpellier avec qui tu viens de réaliser une très belle saison ?
Quand j'ai vu que Rennes s'est intéressé à moi, j'ai quand même réfléchi un peu à mon départ de Montpellier car j'ai tout laissé là-bas mais cela fait partie du foot. J'ai bien discuté avec Pierre Dréossi et je suis parti dans de bonnes conditions car tout le monde était d'accord. Maintenant je suis fier d'être ici car Rennes est une équipe qui me plaît depuis longtemps. A moi de faire les mêmes efforts qu'à Montpellier pour réaliser une aussi belle voire une meilleure saison que l'année dernière.
Comment se sont passés tes tous premiers entrainements ? Comment est l'entente avec les joueurs et le coach ?
Bien. Le coach m'a appelé pendant les vacances quand j'étais en Colombie pour me dire qu'il me voulait et qu'il me suivait depuis qu'il était à Nice. Après, les joueurs, pour avoir joué contre eux l'année dernière ils ont l'air tranquilles. J'ai été bien accueilli ici mais maintenant à moi de leur montrer qu'ils peuvent avoir confiance en moi. Tout se passe bien, je suis content et mon adaptation se fait petit à petit.
Et ton acclimatation à la Bretagne ?
Elle est plutôt bonne, tout le monde dit que c'est nous qui avons ramené le soleil du sud (rires). C'est sur que par rapport à Montpellier cela va changer un peu mais je suis la pour travailler, qu'il pleuve ou qu'il neige. Ce n'est pas un problème pour moi.
A. Gyan a été auteur d'une très belle Coupe du Monde, as-tu hâte de jouer avec lui ?
Oui, cela me fait plaisir car pour moi c'est un très bon attaquant. Il va vite, il garde très bien le ballon et de la tête il est trop fort. Il nous a fait tellement mal avec Montpellier. Aujourd'hui j'ai peut-être la chance de jouer avec lui. A moi de faire la meilleure préparation possible mais c'est un plaisir de jouer avec cet effectif là.
Penses-tu pouvoir apporter quelque chose de complémentaire par rapport aux autres attaquants ?
Il y a déjà de bons attaquants ici, je vais donner le maximum sans me poser de questions. J'ai tendance à me battre sur le terrain et toujours aller de l'avant donc je vais mélanger tout cela avec le collectif et suivre les consignes du coach.
Tu es une des révélations du dernier championnat, tu vas être attendu à Rennes, en as-tu conscience ?
C'est vrai qu'à Montpellier, j'ai plutôt fais une bonne saison, l'équipe a très bien tourné. Si je suis venu à Rennes c'est que j'ai montré les qualités pour pouvoir jouer ici. A chaque match nous seront attendus, nous n'aurons pas beaucoup d'espaces mais on va tout donner.
Comment se passe la préparation à Rennes par rapport à Montpellier ?
J'ai toujours dis que les préparations en France sont difficiles. Maintenant je suis content d'être avec le groupe et de faire cette préparation. C'est un petit peu différent de Montpellier mais il faut oublier le ballon un moment pour se préparer au mieux physiquement et démarrer le championnat en étant tous au top.
Que penses-tu des conditions de travail, des infrastructures au SRFC ?
J'ai été étonné. A Montpellier il y a de bonnes installations aussi mais ce n'est pas aussi bien qu'ici. Maintenant que je suis là, je vais essayer de profiter de tout ce que j'ai à ma disposition. Comme on le dit nous footballeurs "il n'y a pas mieux que ça". Je suis très surpris et content.
En tant que sud-américain, les championnats européens font-ils plus rêver que les championnats locaux ?
Pour nous les Colombiens, avant, l'objectif était d'aller jouer en Argentine pour se faire repérer ensuite par les clubs européens. Maintenant avec Internet, il est facile d'envoyer quelques vidéos afin de montrer comment on se comporte sur un terrain. J'ai eu la chance de venir directement à Istres même si l'adaptation a été très difficile car j'étais jeune et je ne parlais pas du tout français mais mes coéquipiers et mon coach de l'époque m'ont beaucoup aidé. Maintenant c'est plus facile, j'ai accumulé pas mal d'expérience dans le championnat de France et je suis plutôt fier et content de mon parcours pour le moment. Je ne veux pas m'arrêter la car je pense avoir le talent et le niveau pour aller plus haut.
As-tu douté lors de tes premières années en France ?
J'ai eu une période ou j'ai beaucoup douté, ou j'avais envie de rentrer chez moi car je n'avais plus confiance en moi. Je me disais que le championnat de France n'était peut-être pas fais pour moi mais quand Rolland Courbis est arrivé à Montpellier il m'a dit qu'il fallait que je mette au moins dix buts par saison, que je sois plus efficace. Ensuite je me suis posé les bonnes questions, j'ai compris qu'il croyait en moi donc j'ai travaillé dur. Aujourd'hui je ne regrette pas ces moments difficiles car mentalement cela m'a beaucoup aidé.
Johann Carrasso t'a suivi à Rennes, tu n'es pas venu seul de Montpellier. Que peux-tu nous dire de lui ?
C'est un bosseur, je l'ai connu pendant trois ans à Montpellier. Il a été très efficace quand nous étions en Ligue 2. Ce fû t un de ceux qui a beaucoup participé à la montée. Je pense que le Stade Rennais est une bonne chose pour lui. Comme moi, il découvre de nouvelles installations et je crois qu'on va se plaire dans cette équipe car nous avons tout pour réussir. A nous de saisir nos chances et de faire nos preuves. Je pense qu'il répondra présent. Lui et moi avons beaucoup d'ambition.