Natif de Rennes, il est champion d'une discipline qui progresse d'année en année et qui mêle acrobaties, gynmnastique et jongleries : le football freestyle. Accompagné de notre mascotte, Damien Fily-Boyer dit "DamienFreestyle" est allé à la rencontre des Rennais dans le centre-ville. Un moment de partage alliant football, challenge et bienveillance pour les petits comme les plus grands ! En marge de cette collaboration avec le club, rencontre avec un jeune artiste ambitieux qui transpire déjà l'expérience.
Damien, peux-tu tout d'abord te présenter ?
Étant né ici, je me considère comme un "pur rennais". J'ai d'abord commencé le foot en club à 6 ans au Football Club de l'Hermitage Chapelle Cintré. J'étais déjà focalisé sur la technique et friand des dribbles. J'ai dû malheureusement arrêter pour des raisons personnelles à mes 9 ans. Mais j'ai ensuite continué à m'entraîner seul chez moi. Un peu plus tard, j'ai découvert le football freestyle sur YouTube avec un américain, Tom Follan, qui m'a inspiré et donné envie de me lancer là-dedans. Ca m'a tout de suite plu car on utilisait le même outil qu'au football classique mais avec beaucoup plus de liberté. J'ai aujourd'hui 20 ans, donc cela fait bientôt 6 ans que j'ai commencé le foot freestyle, j'avais débuté en mars 2016.
Tu as évolué au gré de la progression de la discipline en France ?
Quand j'ai commencé, j'ai appris seul en regardant des vidéos. Je m'entraînais tous les jours et j'ai progressé rapidement à force de persévérance. Au bout d'un an et demi, j'ai été contacté par Wassfreestyle. C'est un des pionniers, il est triple champion de monde et a aujourd'hui plus de 3 millions d'abonnés sur YouTube. Il m'a fait signer avec Speen, crew dont il est fondateur. Cela m'a donné une grosse visibilité, notamment sur Instagram. Aujourd'hui, j'ai réussi à faire du foot frestyle mon métier et j'en vis quotidiennement. Je participe à des initiations, des spectacles... Je me rémunère également grâce à des tournages publicitaire en France et à l'étranger. Je suis même amené parfois à faire des shows dans des mariages (rires) ou des anniversaires, c'est très varié !
Le freestyle est en constante évolution et la discipline devrait encore plus évoluer dans les prochaines années. Quand on voit l'arrivée du breakdance aux Jeux Olympiques, je suis convaincu que le freestyle pourrait un jour devenir une discipline olympique.
Ce n'est pas ta première collaboration avec le Stade Rennais F.C...
Tout à fait, j'ai déjà collaboré plusieurs fois avec le service événementiel pour des shows sur la pelouse. J'ai aussi été en contact avec des joueurs car c'est une discpline que beaucoup apprécient. D'ailleurs, je pense que la frontière est mince entre foot et freestyle. Aux States, les basketteurs freestyle entraînent certains joueurs de NBA. C'est quelque chose qui peut être développé en France.
Tu as une relation particulière avec le club, au délà de l'aspect professionnel ?
Dans la mesure où je suis de Rennes et que je suis passionné de football, j'ai toujours été proche du club. Je vais au stade depuis tout petit. Lorsque mon père m'y emmenait, j’avais des étoiles dans les yeux. Ce sont des supers souvenirs. Je considère que le Roazhon Park, c'est la maison (rires). D'ailleurs, même si je me suis produit dans beaucoup d'endroits, en France ou ailleurs, ça a toujours été une fierté de faire des shows ici, ça me rappelle là d'où je viens et j'en suis extrêmement fier. Quand j'étais petit, je regardais le match depuis les tribunes et aujourd'hui, je fais des shows de foot freestyle au milieu de la pelouse, c'est grandiose ! C'est une source de motivation pour tous, il faut croire en ses rêves et ses passions, rien n'est impossible.
Des collaborations ou des projets t'ont marqué plus que d'autres ?
J'ai travaillé avec beaucoup de marques et j'ai rencontré des grands sportifs, Thierry Henry, Eric Cantona... J'ai voyagé dans plusieurs pays, notamment au Japon, et pourtant ce sont toujours les "premières fois" que je retiens car lorsque l'on est dans la découverte, c'est excitant. Mon meilleur souvenir, c'est mon premier show au Roazhon Park en 2017. Il y a ensuite mon premier voyage à l'étranger grâce à ma profession. C'était en Espagne pour une opération avec un grand équipementier sportif. Je suis très fier de tout ce que j'ai pu faire mais ce sont ce genre de moments qui restent gravés dans mon esprit.
Tu es encore jeune, tu as encore des ambitions et des rêves qui t'animent ?
Tout d'abord, je pense que l'on peut toujours s'améliorer. Je me dois de viser encore plus haut dans ma pratique du freestyle. Et évidemment, j'ai envie de découvrir de nouveaux pays, faire de nouvelles rencontres, continuer à kiffer en vivant de ma passion et surtout, rendre fier les proches, c'est très important. C'est une satisfaction d'avoir réussi dans ce milieu car ma mère était très réticente au début, c'est quelque chose que les anciennes générations ont du mal à comprendre. Aujourd'hui, on vit dans une société où les réseaux sociaux, Instagram, TikTok, sont un levier quand tu as du talent et c'est principalement grâce à eux que j'arrive à vivre de mon projet. J'ai conscience que je suis un privilégié. Beaucoup de gens travaillent beaucoup pour arriver à se démarquer et n'y parviennent pas. Si je dois donner un conseil, c'est de toujours avoir un plan B, une roue de secours. C'est un milieu où il faut prendre des risques et faire des sacrifices.