Adrien Truffert : « Si on m’avait dit il y a deux ans que j’en serais là »

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Il y a à peine deux ans, il signait son premier contrat professionnel au Stade Rennais F.C. Aujourd’hui, le latéral gauche joue les premiers rôles avec son club formateur. Ambitieux, l’international espoir ne s’interdit rien à part beaucoup de travail pour continuer de progresser. Entretien avec Adrien Truffert avant la réception de Saint-Étienne.



71 matchs, 4 buts et 6 passes décisives avec les pros, tout ça à 20 ans. C’est déjà un beau CV !
Je suis forcément très heureux d’avoir joué autant de matchs et j’espère que ce n’est que le début. Certes, j’ai encore des choses à améliorer mais je sais ce que j’ai réalisé pour en arriver là. J’ai encore une grosse marge de progression. Si on m’avait dit il y a deux ans que j’en serais là, je n’y aurais pas cru. J’ai eu la chance de jouer de grands matchs et l’Europe. Il y a eu une belle évolution, ce serait mentir de dire le contraire. J’ai joué des matchs à enjeu. Plus on gagne en expérience, plus on progresse. Même à 30 ans, on a toujours des points à améliorer.

Tu parles de marge de progression, où faut-il t’améliorer ?
Même les points forts il faut les améliorer. Je dois travailler sur le plan défensif, les prises de balle, l’orientation vers l’avant et jouer plus vite. Avec les coachs, je développe les points faibles. Ce n’est pas une tare d’en avoir. À l’entraînement, je travaille le plus possible avec le staff pour gommer les petits défauts. Mon père est souvent là pour me rappeler ce qui ne va pas. La famille est souvent au Roazhon Park. Ils suivent beaucoup le football, ils connaissent mes points faibles.
 

« Nous avons un système de jeu qui nous permet de beaucoup monter. »
 

Quelle est la première qualité d’un latéral ?
C’est de défendre mais le latéral moderne doit savoir attaquer. On ne demande pas à un latéral de faire plus qu’un milieu. On a tous nos spécificités. On a tous un rôle à jouer dans la partition. À Rennes, on a des latéraux très offensifs. Nous avons un système de jeu qui nous permet de beaucoup monter. C’est intéressant, et différent des pistons des équipes en 3-5-2 que l’on voit. De plus en plus d’équipes jouent dans ce dispositif. Ce sont des latéraux plus offensifs et moins défensifs. J’ai une formation d’excentré donc je suis habitué à répéter les courses. J’aime bien combiner et jouer vers l’avant.

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À une minute près, 2.038 pour toi, 2.037 pour lui, vous disposez du même temps de jeu avec Birger Meling. Ça se passe comment entre vous ?
On s’entend super bien. La concurrence est saine, on tire vers le haut tous ensemble. On s’entraide. Le coach fait ses choix et on essaie de répondre présent quand il fait appel à nous. Ce n’est pas rien d’être avec un international sur le même poste. J’ai une bonne relation avec Biggy donc c’est plus facile. Je donne le meilleur de moi-même pour être titulaire.

Cette saison devait être celle de la confirmation pour toi. Ça a été le cas !
On dit que la deuxième est compliquée. J’essaie de donner le meilleur de moi-même. J’ai eu un début compliqué car j’ai loupé la préparation en raison d’une blessure. J’ai eu des hauts et des bas et on a alterné avec Biggy. J’ai un petit peu moins joué que la saison dernière où avec la blessure de Faitout Maouassa, j’ai eu beaucoup de temps de jeu. On fera le point à la fin de la saison. Ce sera chaque année comme ça de toute façon. Je vous dirai à la fin de ma carrière laquelle aura été la plus compliquée et laquelle aura été la plus réussie.

En parlant de latéral, Hamari Traoré devrait jouer son 200e match en Rouge et Noir samedi. Ça t’inspire quoi ?
C’est un exemple. J’espère que je les atteindrai un jour. C’est beau. Il fait partie des meilleurs en France à son poste. Il a des supers stats.

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Victoire obligatoire face à Saint-Étienne !
Avant Monaco et Strasbourg, on savait qu’on n’allait avoir que des finales. On est forcément déçu d’avoir perdu ces deux matchs mais il fallait rebondir. On l’a fait et on va essayer de gagner tous les matchs restants. Il faudra mettre tous les ingrédients pour gagner contre Saint-Étienne. On a une bonne occasion d’enchaîner à domicile avec l’appui de nos supporters. On doit le gagner pour pouvoir rester dans la course. On n’a pas forcément de certitudes mais avec un très bon public, on se surpasse peut-être un peu plus. Ce qui est certain, c’est que la concentration et l’envie sont les mêmes avant chaque match.
 

« Pour qu’une équipe performe, il faut qu’il y ait un bon groupe. »


Qu’est-ce qui peut vous permettre de rester en haut du classement ?
Tout le monde a le bon état d’esprit. Le groupe vit bien. Ça se ressent sur le terrain. Ceux qui ont déjà pratiqué un sport collectif se rendent compte de l’importance d’une bonne ambiance. Pour qu’une équipe performe, il faut qu’il y ait un bon groupe. On passe plus de temps avec nos coéquipiers qu’avec nos familles. C’est très important d’avoir une bonne cohésion.

Quel est le mot qui pourrait d’écrire l’état d’esprit du groupe en cette fin de saison ?
On est serein. On a envie de bien faire les choses. C’est pour ça que l’on travaille beaucoup à l’entraînement. On ne se pose pas forcément de questions. On ne se focalise pas sur Nantes parce que ce sera un derby ou Marseille qui sera peut-être déterminant... on ne se projette pas.

Tu fréquentes le Roazhon Park depuis l’âge de 14 ans, et tu es passé du spectateur à l’acteur. Ça fait quoi d’être sur le terrain ?
C’est génial ! J’ai toujours trouvé le public du Roazhon motivé. J’ai toujours vu de bonnes ambiances. Nos résultats aident aussi mais il faut avouer qu’il y a une vraie ferveur à Rennes. On espère que ça va aller en grandissant.

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« C’est celui où je ressens le plus de fierté, quand je suis entré sur le terrain de Chelsea même s’il n’y avait pas de public. Jouer contre un club comme ça en Ligue des Champions m’a énormément fait plaisir. Quand on est petit, ça paraît comme un rêve lointain. En plus, on a joué contre le vainqueur. J’espère que j’en jouerai encore beaucoup. Ça nous fait engranger de l’expérience. J’étais remplaçant. J’ai dû entrer car Dalbert avait pris un rouge. Je me suis échauffé rapidement. Il y avait une pression mais elle était bonne, celle qui donne envie. C’est plutôt après que l’on réalise les choses, à tête reposée. Sur le moment, avec l’euphorie, on ne réalise pas même si la musique de Ligue des Champions donne des frissons. C’était une fierté pour ma famille. J’aimerais la rejouer avec le Stade Rennais et avec le public. »