John, tu es arrivé par la petite porte à Rennes, peu de monde te connaissait à l'époque et pourtant aujourd'hui tu es devenu le capitaine de cette équipe... Quel contraste !
Oui c'est vrai. Quand j'étais en Italie, je ne jouais pas à mon vrai poste, j'évoluais comme latéral droit et je savais que je pouvais apporter plus en jouant dans l'axe. Le Stade Rennais F.C. m'a approché et a voulu me recruter pour jouer dans l'axe. J'ai saisi l'occasion mais je ne connaissais pas cette ville ! Lorsque je suis arrivé ici pour la première fois, j'ai vu le centre, les infrastructures, le stade, les gens ont été très accueillants et j'ai tout de suite su que je ne m'étais pas trompé.
Es tu fier de cette réussite. Passer d'un statut d'anonyme à un rôle de capitaine ce n'est pas tous les jours que cela se produit...
Je ne m'occupe pas trop de mon statut. Je me concentre sur mon jeu, sur ce que je peux faire et apporter à l'équipe. Lorsque je suis arrivé, j'avais la même manière de fonctionner. Cette année, le coach m'a nommé capitaine, c'est une manière de me récompenser et je suis très honoré de ce statut.
Tu penses que tu as élevé ton niveau de jeu depuis ton arrivée à Rennes ?
Oui j'en suis persuadé. Je pense que je possède des qualités pour jouer en défense centrale mais en Italie en évoluant sur le couloir droit j'ai progressé au niveau de l'explosivité et de la vitesse. A Rennes lors de mon arrivée, c'était la première fois que je faisais une saison complète dans l'axe de la défense. Mon ambition était de réussir à ce poste. J'ai beaucoup écouté le coach Bölöni et voulu démontrer à tout le monde que j'étais un vrai défenseur central.
Si tu fais un bilan durant ces deux saisons et demie, quel est la première image qui te vient à l'esprit ?
Le but inscrit face à Toulouse lors du dernier match à domicile (NDLR : John Mensah de la tête offre le 2e but rennais). C'est pour moi le meilleur souvenir car traditionnellement je ne monte pas sur les corners. Mais c'était la dernière rencontre à la maison, la victoire était très importante et je sentais que je pouvais marquer. J'ai dit à Romain (Danzé) de rester derrière. Sur le but, je pars d'assez loin mais j'arrive à lire la trajectoire de la balle et à sauter plus haut que mon adversaire puis à catapulter le ballon dans les filets. Ce soir là, ce fut un grand moment car cette victoire nous a permis d'aller à Nancy avec beaucoup de confiance et d'ambitions.
Depuis ton arrivé au club, tu as été associé avec plusieurs autres défenseurs comme Grégory Bourillon, Jacques Faty, Stéphane Mbia, Guillaume Borne ou Petter Hansson aujourd'hui. ils ont réalisé généralement de bons matches à tes côtés. On a l'impression que tu « bonifies » tous tes coéquipiers !
Comme je le disais, j'ai appris la tactique défensive en Italie. Avec mes coéquipiers, je prends aussi l'initiative dans les duels face aux attaquants. Je communique beaucoup avec les autres défenseurs et j'encourage plutôt que de décrier. J'aime sentir que l'on forme tous un bloc solide, compact. Si un joueur fait une erreur, je veux lui montrer que j'ai toujours confiance en lui. C'est aussi un état d'esprit que j'applique dans la vie. Je n'aime pas que l'on me crie dessus, si je commets une erreur je préfère que l'on m'encourage. Lorsqu'un joueur ou un coach est négatif, je n'y prête pas attention.
Y a-t-il un joueur avec lequel tu as plus d'affinités ?
Avec Grégory cela marchait bien car on avait tout le temps un dialogue positif. Avec Petter aussi, c'est un joueur qui a beaucoup d'expérience et qui est calme. Ce qui m'importe le plus c'est le comportement. Il faut toujours avoir une attitude positive même lorsque l'on est dans un jour sans. J'aime bien communiquer et aider les autres à progresser. J'essaye de donner le meilleur et de partager ce que je sais faire. Jacques Faty me posait beaucoup de questions, il était demandeur pour progresser. Si tout le monde est positif, Il y a une solidarité naturelle qui s'installe et c'est toute l'équipe qui en bénéficie.
Il y a parfois des défenseurs qui sont moins à l'aise face à certains types d'attaquants. De ton côté, on a l'impression que tu t'adaptes à tous les profils...
Je ne suis pas très grand pour un défenseur central mais j'ai travaillé ma détente ce qui me permet de compenser. Je pense ensuite que mon travail en Italie sur le couloir droit m'a permis de travailler ma vitesse et mon explosivité.
Jouer latéral t'a aidé finalement pour devenir un bon défenseur central ?
Oui, j'ai fait de l'athlétisme aussi étant adolescent au Ghana et cela m'a aussi apporté un plus athlétiquement.
Tu as appris la tactique et amélioré ta vitesse et ton explosivité en Italie et en France que retiens tu ?
J'ai acquis de l'expérience. Les entraîneurs que ce soit Bölöni, Dréossi ou Lacombe m'ont tous apporté quelque chose. J'écoute les conseils et j'essaye ensuite de corriger mes erreurs. Ici, j'ai beaucoup travaillé à l'entraînement et je pense avoir progressé dans tous les domaines.
Le public rennais va-t-il te revoir la saison prochaine sous le maillot « Rouge et Noir » ?
Je ne peux pas encore le dire. Je devais partir à Reading la saison dernière et je suis encore là. Je me sens bien à Rennes, j'apprécie le club et la ville mais ma famille est anglophone et souhaiterait vivre en Angleterre. A Rennes j'ai été heureux. Si je dois quitter la ville j'aurais toujours une bonne image. Je me sens ici comme à la maison.