Sébastien, pouvez-vous nous résumer votre parcours professionnel ?
Il y a eu deux vies, une première en tant que joueur qui a duré une dizaine d’années en passant par Angers, Boulogne-sur-Mer, Sedan et Rouen. La seconde qui m’amène ici est celle d’entraîneur et formateur. Je débute ma quatorzième saison avec une expérience variée. J’ai eu des postes au niveau de la préformation, de la formation mais aussi en équipe première, j’ai été responsable d’équipe à Sedan et coach adjoint la saison dernière à Valenciennes. J’ai pu appréhender différentes cultures footballistiques et façons de travailler dans les clubs de Sedan, Auxerre, Metz et à l’Olympique de Marseille.
Formateur dans l’âme ?
Au départ, une fois que la carrière de joueur s’arrête, on va où on a l’opportunité. Au fur et à mesure des expériences et de sa propre sensibilité, on sait ensuite ce que l’on veut. Ça m’a permis de voir et d’être acteur dans plusieurs fonctions. Je sais ce que j’aime, où je me sens bien et ce que je veux faire de mes dix prochaines saisons, c’est formateur.
Comment vous êtes-vous retrouvé en Bretagne ?
Avec Denis Arnaud, Directeur de l’Académie du Stade Rennais, on a appris à se connaître il y a plusieurs années. Être dans un staff professionnel ne me correspondait pas, j’aime la formation et l’accompagnement des jeunes. Je renoue le lien avec la formation. Merci au Stade Rennais de me faire confiance pour cette mission.
La réputation du club au niveau de la formation facilite-t-elle la décision ?
On se dit de l’extérieur que c’est simple au Stade Rennais, ils ont les meilleurs joueurs. Quand on est à l’intérieur, on comprend pourquoi. Depuis de nombreuses années, le Stade Rennais c’est le top en termes de formation. Il a été primé numéro un la saison dernière en France. Ce n’est pas du hasard, tout est aligné pour cette réussite. Je mesure la chance d’en faire partie. Les premières impressions sont les bonnes, je ne peux être qu’enthousiaste.
C’est un degré de responsabilité supplémentaire ?
Dans les équipes premières ça travaille beaucoup mais à la formation c’est aussi énormément d’investissement, c’est 24/24h. La construction du joueur est quotidienne, c’est la réalité du métier. Quand on arrive à la Piverdière, on sent le haut niveau, l’exigence, le professionnalisme et l’ambition mais aussi tout le travail qu’il va falloir pour remplir ce nouveau rôle et pérenniser la réussite.
« On cherche à optimiser le potentiel de chacun. »
Des jeunes percent de plus en plus tôt en équipe première. Comment expliquez-vous cette précocité ?
C’est dû au savoir-faire du Stade Rennais. Ce n’est pas un choix politique du club, c’est parce que les joueurs sont prêts. La Direction et le coach ont en permanence un œil sur eux. Les joueurs répondent présents tout simplement. On ne regarde pas l’âge. En U19, on doit déjà avoir comme objectif l’équipe première et mettre les moyens à mettre en œuvre pour y arriver. Certains sont précoces, pour d’autres il faut des semaines ou des mois en plus. La formation, c’est l’accompagnement sur-mesure dans l’épanouissement et la construction du joueur. On cherche à optimiser le potentiel de chacun.
Comment se passent tes débuts ?
Il y a deux phases. Ce que l’on a demandé aux joueurs pendant la préparation est très lourd. Et il n’y a pas que le football, il y a eu tout le suivi médical, kiné, psychologique et la préparation de la rentrée scolaire. Ils ont eu des journées très importantes à supporter. J’ai la chance de constater qu’il y a une base énorme dans l’investissement et l’état d’esprit. Les sourires sont là. C’est un plaisir de les coacher. Ça bosse très bien et dur. Et il y a la réalité des matchs de préparation qui nous permettent de juger. On a vu au tournoi Carisport qu’il y avait un retard physique et technico-tactique à combler, bienvenue en U19. Les matchs n’ont jamais été aboutis. Cette irrégularité doit nous permettre d’avancer et de nous préparer pour les mois qui arrivent.
« J’ai la chance d’arriver dans une machine bien huilée. »
Et avec vos nouveaux collègues ?
Tout le monde est mobilisé pour la réussite du Stade Rennais. Ce n’est pas forcément le cas partout. Je suis venu à leur rencontre en fin de saison dernière pour une journée d’intégration. Ça s’est très bien passé. Il y a beaucoup de bienveillance, de partage et de solidarité. J’ai la chance d’arriver dans une machine bien huilée. Les éducateurs transmettent cette exigence et ce professionnalisme, ça caractérise les valeurs du Stade Rennais F.C. Merci à eux tous pour l’accueil.
Il vous tarde de débuter cette nouvelle saison ?
La saison a déjà bien débuté. On est à fond depuis juillet. On commence à sentir l’odeur de la compétition. Aller chercher la gagne et voir les progrès, on aime ça. Nous sommes aussi là pour former des joueurs de haut niveau, la gagne en fait partie pour y parvenir.
Quels sont les noms qui vous ont marqué pendant votre carrière d’éducateur ?
Quand on croise d’anciens jeunes joueurs, c’est un grand plaisir. Il y a beaucoup de respect dans les poignées de main. Il y a des internationaux, des joueurs qui ont percé et qui ont été vendus très cher mais il y a aussi un docteur, un kiné, d’autres qui ont monté leur entreprise et qui réussissent. La formation ce n’est pas seulement accompagner celui qui va devenir professionnel mais c’est permettre au jeune de réussir sa vie. Le projet est sportif, éducatif et social.