Pouplin - Lloris : Deux garçons pleins d'avenir

A 21 et 20 ans, Pouplin le Rennais et Lloris le Niçois représentent la génération montante des gardiens de but. Les deux jeunes portiers « Rouge et Noir » ont disputé l'ensemble des matches de Ligue 1 soit 27 matches et se retrouveront sur le terrain ce samedi à 20h.

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Pouvez vous nous raconter vos parcours de footballeur respectif ?
Lloris : J'ai commencé au CEDAC Cimiez (quartier de Nice) tout petit, à 6 ans. Je suis arrivé à l'OGC Nice l'année où ils ont gagné la Coupe de France (en 1997) et j'ai fait toutes mes classes au club.

Pouplin : J'ai commencé le football à l'âge de 5-6 ans à Cholet puis à 15 ans, j'ai rejoint le Centre de formation du Stade Rennais F.C. ou j'y suis resté pendant 3 ans. Ensuite, j'ai intégré le groupe professionnel et j'ai signé professionnel en juillet 2005.


Qu'est-ce qui vous a amené à devenir gardien plutôt que joueur de champ ?
Lloris : Quand j'ai débuté le foot je jouais un peu à tous les postes, dans les buts ou dans le champ. Au bout de quelques temps, je me suis stabilisé dans la cage car c'est là qu'on m'avait détecté le plus de qualités, notamment au niveau de la prise de balle. Mais je n'étais pas mauvais en attaque !

Pouplin : Quand j'étais petit, je voulais être gardien car c'était le seul poste où le maillot était différent ! Je voulais également pouvoir utiliser mes mains. Puis par la suite, je me suis senti à l'aise à ce poste.


Avez-vous le sentiment d'avoir progressé depuis le début de la saison ?
Lloris : Le fait d'être titulaire cette saison, c'est la clé de la progression. En enchaînant les matches, on prend du volume de jeu. Ca n'a plus rien à voir avec la CFA ou les matches de jeunes. Tout va plus vite. Le domaine où j'ai le plus progressé, c'est la concentration. Je pense que c'est la base pour être bon sur la durée. Au début, il a fallu prendre des repères, avec mes coéquipiers notamment mais plus les matches passent mieux je me sens. Au quotidien, à l'entraînement on bosse bien, avec Lionel Letizi et Bruno Valencony (entraîneur des gardiens).

Pouplin : Pour moi c'est au niveau de la concentration également. On dit que l'attention, c'est 50% du travail et je crois que c'est vrai. A présent, lorsque j'aborde les matches, je sais plus facilement comment m'y prendre. Lors des premières rencontres, on se met beaucoup de pression et on perd peut être un peu de lucidité.


Outre votre jeunesse, vous avez bons nombres de points communs. Par exemple, vous avez disputé l'ensemble des matches de Ligue 1 soit 27 matches, vous avez un gabarit équivalent...
Vous vous connaissez bien ?
Lloris : J'ai côtoyé Simon quelques jours en Equipe de France Espoirs lorsque le titulaire du poste Steve Mandanda s'était blessé. En tant « qu'homme », on ne s'est pas assez vu pour que je puisse parler longuement de lui. Après pour ce qui est du jeu, il est solide au poste et est à coup sûr un futur très bon. Comme moi, il n'est pas extravagant mais a su s'imposer.
Pouplin : On s'est rencontré 2 ou 3 fois en équipe de France Espoirs. C'est un gardien qui est très constant dans tous les domaines. Il va vite au sol et est à l'aise dans le jeu aérien. Peut être que nous avons un peu les mêmes qualités et les mêmes défauts également. Il a un peu plus de pression que moi, car il joue le maintien à chaque match.


On aperçoit de plus en plus de jeunes gardiens détrôner des gardiens plus âgés. Comment expliques-tu cette évolution ?
Lloris : Le grand public ne s'en rend compte que maintenant, mais pour faire partie des sélections de jeunes depuis quelques années, je vois qu'il y a vraiment une très belle génération de jeunes gardiens. En France, je pense que l'on a traditionnellement une bonne école de gardien de buts. Aujourd'hui, on n'hésite plus à donner sa chance à un jeune gardien, Fabien Barthez a ouvert la voie à ce niveau là, en plus d'avoir révolutionné le poste par ses qualités.

Pouplin : Il y a une bonne génération de jeunes gardiens. Cela fonctionne par cycle et je crois que nous sommes tombés dans cette phase. Il y a une belle école de gardiens de but en France et les clubs ont choisi de nous faire confiance.


L'OG Nice est actuellement classé 15e du championnat de Ligue 1 à deux points du premier reléguable.
Lloris : Même si l'on a opéré un bon redressement, c'est loin d'être fini. On aura la pression jusqu'à la dernière journée. Il ne faut pas se poser trop de questions, rester sur notre régularité de gagner à la maison et de grappiller des points en déplacement. On a réussi à trouver une solidité défensive et à se réveiller offensivement. On sait que le maintien passe par une bonne assise défensive. Rester parmi les 4-5 meilleures défenses de L1 comme c'est le cas actuellement, c'est un vrai challenge.

Pouplin : Personnellement, j'aime bien me déplacer à Nice, il y a une chaude ambiance et cela me plait. On sait qu'ils ne vont rien lâcher, on se doit de faire un bon match car on a une revanche à prendre sur eux par rapport à l'année dernière. On avait perdu dans les arrêts de jeu sur un joli but d'Abardonnado On s'attend à un gros match. Nice possède de belles individualités notamment offensives comme Koné. Ils se sont sortis de la zone de relégation dernièrement, ils semblent avoir trouvé un équilibre. Ils ne prennent pratiquement plus de buts à présent. Défensivement, il faudra être très attentif.


Hugo, que penses-tu du Stade Rennais F.C. et comment abordes-tu la rencontre de samedi prochain ?
A vrai dire, je n'ai pas trop suivi la saison du Stade Rennais. En début de saison, ils étaient comme nous en difficulté, donc je suivais un petit peu leur parcours comme celui d'un « concurrent » pour le maintien. Mais depuis ils se sont bien requinqués et ont rapidement redressé la tête et font une saison plus que correcte. Ils ont de bons atouts offensifs, c'est une des équipes attrayantes de notre championnat.L'avis de Christophe Lollichon, entraîneur des gardiens du Stade Rennais F.C. :

« Hugo Lloris a les qualités pour jouer en première division. C'est un gardien qui, comme Simon Pouplin, joue un peu dans l'euphorie de la découverte et l'envie de s'imposer en Ligue 1. Après un début de saison difficile, Simon a confirmé les espoirs que l'on a mis sur lui mais on n'est pas à l'abri d'une erreur due à sa jeunesse. Je pense qu'il y a plus d'insouciance chez Hugo Lloris que chez Simon Pouplin. Simon me semble avoir plus de réflexion, ce qui peut être parfois un handicap car ça peut amener à avoir un temps de retard. Alors que Lloris est tout feu tout flamme, il a rendu de grands services à Nice. Il ne faut pas oublier qu'ils ont la 4e défense du championnat. Le Stade Rennais F.C. est la 2e défense. Ce n'est pas un hasard même si l'on ne doit pas oublier le travail de la défense. Lloris a énormément progressé dans le domaine aérien. Ils ont une différence de morphologie, Simon est plus costaud. Mais Hugo semble plus rapide dans la gestuelle. »

Christophe Revault, gardien au Stade Rennais F.C. :

« Hugo Lloris fait partie des très bons jeunes gardiens du championnat de France au même titre que Simon ou Cédric Carasso qui sont amenés à faire une grande carrière. Par rapport à Simon, Lloris a plus de tonicité au niveau de ses jambes mais ils ont tous les deux des styles différents. Simon est un gardien plus posé et plus réfléchi dans le jeu. Depuis Fabien Barthez, les clubs ont commencé à faire plus confiance aux jeunes, les gardiens expérimentés, comme moi, sont maintenant là pour les encadrer. »

Parcours de Christophe Revault :
Christophe Revault a lui aussi commencé très jeune avec Le Havre, il n'a que 17 ans. Il débute en Ligue 1 lors de la saison 1992-1993 sous les couleurs du Havre AC. Il y restera 5 saisons. En 1997, il rejoint le Paris SG pour remplacer Bernard Lama. Il quitte la capitale à l'issue de la même saison. Il rejoint le Stade Rennais F.C. alors dirigé par son ancien coéquipier parisien Paul Le Guen. Après deux saisons, il s'engage au Toulouse FC. En 2006, il retrouve le Stade Rennais F.C. afin d'encadrer les jeunes gardiens du club « Rouge et Noir ». Christophe Revault a disputé plus de 320 matches en Ligue 1.