Romain, comment as-tu vécu ces long mois de rééducation et de préparation ?
Dans la globalité, j'ai bien supporté les cinq mois mais les temps d'attente sont difficiles. Quand il fallait attendre de reprendre à courir, attendre de retoucher le ballon, attendre de reprendre l'entraînement. J'étais prêt plus tôt que les dates prévues donc il fallait attendre.
Y a t-il eu des passages à vide ?
Oui forcément. Il y a eu des hauts et des bas. Mais les joueurs prenaient de mes nouvelles assez régulièrement. J'ai également bien été suivi par les deux préparateurs physiques, les kinés et le médecin.
Qu'y a-t-il de plus dur entre une préparation d'avant-saison et un travail de reprise ?
La préparation d'avant-saison se fait toute seule. Quand tu cours une demi-heure, il y a toujours un collègue à côté de toi pour te motiver. Là tu es tout seul, tu ne peux compter que sur toi-même. On ne peut pas non plus faire n'importe quoi. Après une opération, il faut que la greffe prenne et qu'elle se cicatrise. Il faut prendre des précautions et ne pas aller trop vite même si le joueur en a envie. Le staff médical a été là pour me freiner.
Comment as-tu vécu ce retour par rapport à ta première blessure ?
C'était il y a deux ans (ndlr : même blessure au genou gauche). La première je ne m'en souviens pas trop. Je n'étais pas encore pro. J'étais dans ma dernière saison de CFA et c'était ma dernière année de contrat. Il y avait plus de pression pour revenir. Je me suis sans doute posé plus de questions. Cette fois-ci, la reprise s'est faîte dans la sérénité.
Depuis combien de temps as-tu repris l'entraînement avec ballon ?
Cela fait un mois et demi à peu près que j'ai commencé les premières passes. Après, on est passé sur du jeu long et des frappes. On a travaillé par étapes. Il y a quelques jours, le staff médical a estimé que j'étais apte à revenir dans un groupe.
Est-ce difficile de retrouver ses sensations ?
Non, ça revient tout seul. L'endurance est une de mes qualités. C'est donc revenu assez vite. C'est surtout la musculation qui a été la plus dure. Il faut beaucoup travailler avec les machines. Un footballeur préfère être sur les terrains avec un ballon. Mais on est obligé de passer par là.
Penses-tu que ton retour parmi les pros sera difficile ?
Je sais très bien que je ne serai pas titulaire en Ligue 1 au mois de janvier. Il va falloir que je joue pas mal de matches en CFA et que j'ai plusieurs semaines d'entraînement dans les jambes. Je ne peux pas recommencer directement avec les pros avec les contacts physiques que cela engendre. Le niveau va revenir au fur et à mesure. Je ne me pose pas de questions, je sais que le niveau, je l'ai eu et je l'aurai. Je n'ai pas d'appréhensions par rapport à ce retour. Je prendrai le temps qu'il faudra. Il ne faut pas trop gamberger.
A-t-on plus de temps libre quand on est blessé ?
Pas du tout. Quand on est blessé, c'est beaucoup plus dur. On est au centre d'entraînement tous les jours de la semaine matin et après-midi.
Quel regard portes-tu sur la première partie de saison de tes camarades ?
Jusqu'au mois d'octobre, c'était extraordinaire. Tout allait pour le mieux. C'était agréable de suivre cette équipe. On vit en ce moment une période plus difficile. Moi qui regarde les matches à la télé. C'est assez dur. On est impuissant et on a envie d'aider l'équipe mais on ne peut pas. Mais ça va revenir, on n'a pas été 3e par hasard. Il faut que tout le monde apporte un peu plus et se sert les coudes.
Comment ressens-tu l'ambiance actuelle du vestiaire rennais ?
Il y a un peu moins de sourires mais l'ambiance n'a pas changé et les joueurs restent les mêmes. On communique toujours.
