Comment te sens-tu ?
Le fait d’être officiellement nommée, même s’il y avait peu de doutes, c’était déjà un soulagement. Je sens une certaine pression, ça arrive vite. Je suis concentrée et j'ai hâte.
Tu es habituée, comment on aborde les Jeux Paralympiques ?
Ça va être ma quatrième participation et il n’y en aura pas d’autres donc ils vont évidemment avoir une saveur particulière. Surtout que c’est à Paris. Je mets toutes les chances de mon côté, vraiment déterminée sur mes entraînements tout en essayant de prendre du plaisir. Je ressens aussi une certaine forme d’excitation en pensant au fait que je nagerai en présence du public français, de ma famille, de mes amis.
Tu as décidé de mettre un terme à ta carrière de nageuse après les Jeux ?
Tout à fait. J’ai la sensation d’avoir tout vu. J’ai gagné des médailles en Europe et dans le Monde, cela fait treize ans que je fais ça et je n’ai que 28 ans, j’ai envie de voir à quoi ressemble la vie normale aussi.
Quel est ton lien avec la natation ?
J’ai très vite nagé, presque avant même de savoir marcher. Dix-huit mois après la naissance, j’ai eu une jambe paralysée et la natation est devenue mon échappatoire notamment pour ne pas porter de corset. Au début, je nageais normalement sur des compétitions valides. Quelqu’un du milieu handisport m’a approché quand j'avais 15 ans. Pour moi, ce fut d’abord un non catégorique, ne me sentant pas en situation de handicap. Après avoir discuté avec l’ancien entraîneur de l’Équipe de France handisport, avec mon entourage, j’ai bien voulu essayer. C’est en 2011 que j’ai fait mes premiers championnats de France, je me suis qualifiée pour les championnats d’Europe puis les Para' de Londres. Je me suis vite dit qu’en fait c'était sympa. Le haut niveau c'est une chance qui s'est présentée à moi.
Dès ton arrivée dans le haut niveau Paralympique, tu étais focalisée sur les médailles ?
Au début, je voulais surtout découvrir ce que c’était. Peu à peu, je suis montée sur les podiums, ça m’a lancée. Récemment je prenais moins de plaisir, j’ai décidé de bosser autrement, de d’abord être contente de moi. Je ne veux pas être dégoûtée de mon sport. Évidemment que je veux gagner, en revanche si je ne pense qu’à la médaille ça ne m’aidera pas.
Originaire de Vendée, comment es-tu arrivée sur Rennes ?
Je suis arrivée sur Rennes il y a 5 ans. J’ai toujours eu un attachement particulier avec cette ville, ma tante y vit, mon frère est supporter des Rouge et Noir, il vient régulièrement au Roazhon Park. Je recherchais un nouveau point de chute après l’INSEP et Rennes c’est devenu logique surtout que je pouvais y continuer mes études d’ergothérapie et ne pas être trop loin de la Vendée. J’ai également des origines bretonnes alors toutes les cases étaient cochées. C’est une grande ville sans que ce soit étouffant, j’aime m’y balader, sortir avec les copains. Je trouve qu’on vit bien à Rennes.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour les Jeux ?
De prendre du plaisir. Décrocher une médaille serait la cerise sur le gâteau.