Solène, comment te sens-tu à l’approche de cet évènement planétaire ?
Je suis relâchée, j’ai envie, j’ai hâte de vivre ces Jeux Olympiques à la maison. Je suis prête à tout donner. On a terminé la préparation avec l’objectif d’être en pleine possession de nos moyens.
Comment s’est déroulée la préparation de ces JO ?
La qualification n’était pas forcément facile pour moi, c’était déjà un objectif. Ça soulage un peu car les trois dernières semaines avant la sélection n’ont pas été les meilleures. Il y avait pas mal de stress et de pression car on a envie de bien faire. On sait qu’on a le niveau mais ça peut se jouer à pas grand-chose. J’ai donné le maximum et ça l’a fait pour la sélection, je suis libérée. Cela s’est vu plus tard lors du meeting de Paris où j’ai égalisé mon record. Très clairement j’avais relâché la pression, j’ai pu me libérer sur ce concours et me faire plaisir, c’est comme ça que les performances viennent, ce n’est que du positif.
Évacuer la pression, qui est certes positive, est l’un des principaux enjeux ?
Exactement ! Elle permet de se concentrer et de se motiver, mais quand il y en a trop, ça peut être compliqué. On a beaucoup travaillé en préparation mentale avant les championnats de France. C’est un objectif auquel on pense depuis tellement longtemps. On s’entraîne tous les jours pour ça. On imagine, on rêve. Vivre ces Jeux avec ma sœur (ndlr : Lucille, membre de l’équipe de France féminine de Volley-ball), c’est un moment inoubliable. On n’a pas envie de passer à côté de ça, donc on a envie de bien faire.
Qu’est-ce que cet évènement représente pour toi ?
Quand on regarde les Jeux à la télé, c’est quelque chose qui donne envie. C’est grandiose ! Quand on voit que l’on progresse, au fil des années, c’est un rêve qui devient un objectif. C’est comme ça que ça se construit. Ce sont mes premiers J0, la cérémonie était incroyable, on a déjà vécu des moments assez fous.
Quel est ton objectif ?
Je pense que je peux battre mon record, si je veux accéder à la finale, il y a fort à penser qu’il faille le battre. C’est le gros objectif, il va falloir sauter haut. Le record du monde, qui datait de 1987, a été battu au meeting de Paris il y a trois semaines par l’Ukrainienne Yaroslava Mahuchikh. On est dans une très bonne génération, la hauteur féminine est très dense. On est très nombreuses à sauter régulièrement entre 1,90 et 1,95m, ça ne se joue à rien du tout parfois. Au championnat du monde l’année dernière, je passe en finale avec 1,89m au deuxième essai. Ce sont les essais qui nous départagent mais au 3e essai, ce ne serait pas passé. Les compteurs sont de toute façon remis à zéro. Si je me fais plaisir, il n’y a pas de raison.
Le Stade de France, une première pour toi ?
Oui, le meeting de France, c’est tout le temps à Charléty. On a eu l’occasion de visiter le stade de Saint-Denis il y a peu de temps, voir la piste, l’organisation... C’est immense ! À Charléty, on a pu vivre un meeting avec beaucoup de monde, une belle ambiance. On a vraiment senti l’ampleur de ce qui va se présenter, je pense que c’est l’effet Jeux. Ça ne l’était pas autant auparavant, ça nous a portés, je n’imagine même pas au Stade de France.
La famille, dont ton papa ancien recordman de l’épreuve pendant 20 ans, est déjà fière…
Complètement ! Que l’on soit toutes les deux présentes avec ma sœur, c’est incroyable. Il y a des larmes d’émotion de temps en temps dans la famille. C’est une fierté de pouvoir leur faire vivre ça. Mon papa a porté la flamme début juin, c’était un évènement. Je ne pensais pas que ça allait être aussi émouvant. C’était super sympa ! Le symbole était fort.
Tu es l’unique représentante du Stade Rennais Athlétisme. Il y a là aussi un joli clin d’œil.
Quand on me parle du Stade Rennais, je suis souvent obligée de rappeler que je ne fais pas partie du SRFC mais que les liens avec la partie foot sont historiques. Je suis fière de faire partie de ce club. Je suis fière de mes origines, rennaises et bretonnes. J’ai passé toute ma scolarité à Rennes, j’ai toujours vécu à Rennes mise à part cette année où je me suis entraînée à Poitiers. Je reviens beaucoup dans cette ville que j’adore, dans cette région où il y a plein de beaux endroits pour s’évader et se ressourcer.