Adrien Truffert : « Beaucoup de fierté parce qu’on a fait plaisir aux Français »

Paré d’argent aux Jeux Olympiques avec l’Équipe de France, Adrien Truffert est reparti avec des souvenirs impérissables. Avant Lens qu’il considère comme un très bon test pour son équipe, notre latéral est revenu longuement sur le privilège hors norme qu’il a eu de participer au plus bel évènement sportif de la planète.

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Adrien Truffert
© Stade Rennais F.C.

Adrien, tu as gagné le droit de participer aux J0 de Paris 2024. Ça représentait quoi avant que tu y participes ? 
On ne pense pas au football en premier, mais plus à d’autres disciplines que l’on n’a pas l’habitude de regarder. Quand j’étais petit, en famille, on regardait beaucoup les Jeux Olympiques, on aimait suivre tous les athlètes français. Cependant, quand on est un jeune footballeur, ce n’est pas la première chose qui fait rêver, mais plus la Coupe du monde ou la Ligue des Champions. On ne pense pas aux JO alors que ça reste quelque chose d’incroyable. Pouvoir y participer une fois dans sa vie, c’est exceptionnel. 

Maintenant que tu les as vécus, que ressens-tu ? 
Beaucoup de fierté parce qu’on a fait plaisir aux Français, à nos familles. Les proches étaient très contents pour moi. On est heureux de rendre heureux. On repart avec beaucoup de beaux souvenirs, c’est une expérience qui fait grandir. On est allé en finale, dans notre pays, avec beaucoup de supporters derrière nous, c’était top.

Tu as ressenti un parfum particulier pendant cette parenthèse olympique ?
On était un peu à part, on n’était pas au village mais on a senti, nous les athlètes, comme le grand public je pense, quelque chose en plus pendant les JO et les Para. On peut dire que le pari a été réussi. De plus, dans la globalité, il y a eu de bons résultats. Après la finale, on a pu aller communier avec les supporters au Club France et au Champions Park du Trocadéro. C’est à ces moments-là que l’on s’est vraiment rendu compte de ce que représente la médaille. 

« De très beaux moments de communion »

Cette médaille d’argent, une satisfaction ou une déception ? 
On était forcément déçu car perdre en finale d’une compétition ça laisse un goût amer. Aux JO, avec la remise d’un titre pour le 2e et le 3e, on se souvient aussi des perdants, donc ça ajoute de la déception. Néanmoins, le bonheur des gens le lendemain et la célébration partagée montrent que c’est quelque chose de beau qui vient de se réaliser et que c’est important d’avoir apporté une médaille supplémentaire à la France. C’étaient de très beaux moments de communion. Il fallait savourer pour ne pas regretter.

Le SRFC était avec Nice le club le plus représenté dans cette équipe olympique. C’est une fierté supplémentaire ? 
Bien sûr, encore plus pour moi car c’est mon club formateur. Le fait de connaître plusieurs joueurs a permis d’avoir des automatismes sur le terrain. On connaissait aussi d’autres joueurs pour avoir évolué ensemble dans d’autres sélections jeunes. Les nouveaux se sont très bien intégrés. On avait vraiment un super groupe, de bons joueurs, c’était une très belle expérience.
 

Adrien Truffert
© Icon Sport


Comment juges-tu le parcours ?
Dès les premiers matchs amicaux, ça marchait plutôt bien. On a fait une préparation très intense. On a largement gagné nos matchs, c’est ce qui a permis de souder le groupe. On a connu des moments compliqués pendant les J0 mais on a su faire preuve de caractère. C’est la force du groupe qui est à mettre en avant. Avec Thierry Henry et le staff dans son ensemble on avait une belle osmose.

Si tu devais garder un souvenir, une image ? 
La finale de judo mixte par équipe, lorsque la roulette de l’écran géant du dojo annonce Teddy Riner pour le dernier combat. Ça m’a marqué ! Ce sont bons moments de sport où la France est fière de ses sportifs. Sinon, il y a aussi notre arrivée au Club France. On s’est vraiment rendu compte que l’on avait fait quelque chose de bien. Comme tous les Français, on a beaucoup suivi les épreuves dans nos chambres, lors des repas ou quand on était sur les tables des kinés.

« J’ai directement senti un fort esprit de travail »

À ton retour à Rennes, tu as pu découvrir de nouveaux visages. Comment s’est passée cette reprise en club ? 
Il y a eu certes beaucoup de changements mais j’ai directement senti un fort esprit de travail et de bien vouloir faire les choses. Honnêtement, les nouveaux se sont bien intégrés, l’ambiance est bonne. Ils ont envie de faire de belles choses ici. 

La saison passée est définitivement derrière vous, digérée ? 
Elle a été compliquée mais on a montré auparavant que l’on voulait faire de grandes choses au Stade Rennais. On a envie de mouiller le maillot, de rendre fiers nos supporters et les personnes qui travaillent au club. Tout donner, ça doit être réel au quotidien. On va donner le maximum. On le voit aux entraînements, les joueurs sont de qualité, le recrutement a été bon. À nous de créer les automatismes, mais on sent que ça commence à venir au fur et à mesure. Le travail paie, c’est une phrase bateau, mais c’est la réalité. Grâce à l’accumulation des entraînements et des matchs, de l’expérience partagée tous ensemble, on avancera. En tous cas, tout le monde a envie de bien faire.

« Le club a montré des signaux de solidité »

C’est ce qui a motivé ton choix de rester au SRFC malgré quelques rumeurs ?
Il me reste deux ans de contrat et je suis toujours content de porter les couleurs rennaises. Le club a montré des signaux de solidité avec plusieurs cadres qui sont restés au club. C’est gage de sérénité. Il faut considérer la stabilité émotionnelle aussi, il est important de sentir que le Stade Rennais reste sain. 

 

Adrien Truffert
© Stade Rennais F.C. / Ouest Médias



Comment te sens-tu physiquement ? On t’a vu particulièrement affûté avec l’Équipe de France olympique. 
Grâce à la grosse préparation que l’on a effectuée en sélection, je me sens vraiment bien. On ne se préoccupait pas des données de performance physique pendant les JO, ce que l’on voulait c’était jouer, gagner et aller le plus loin possible. On a enchaîné les matchs tous les trois jours. Je n’ai aucune idée du nombre de kilomètres et de courses que j’ai pu faire, ce qui était essentiel c’était la récupération et être le plus frais possible pour le match suivant. Le club a dû recevoir les données mais je n’y ai pas prêté attention. De mon côté, c’est au ressenti. Quoiqu’il arrive, je donnerai tout. 

Le succès face à Montpellier a-t-il offert certaines garanties ou simplement de la confiance ? 
Il ne faut pas idolâtrer l’équipe quand elle va bien et la mettre plus bas que terre quand elle va mal. Il ne faut pas aller trop vite dans les conclusions, il y a eu de bonnes et de moins bonnes choses contre Montpellier. Gagner à la maison devant nos supporters, c’est bon pour la confiance. Lens sera un bon test, on a à cœur de faire un gros match. C’est une équipe qui a des principes forts, elle sait ce qu’elle veut faire. Elle est très solide, elle l’a montré en début de saison. On va essayer de les bousculer pour aller chercher cette victoire. Le public est déjà bien derrière nous mais on doit les embarquer encore plus. Ils nous donnent beaucoup, à nous de leur donner en retour.