Denis Zanko, l’expérience au service de l’accompagnement

Dans le sillon du retour de Julien Stéphan à la tête de l’équipe première, le Mayennais Denis Zanko a posé pour la première fois ses valises en Bretagne. L’entraîneur adjoint du SRFC évoque un riche passé footbalistique nourri par la passion et les rencontres.

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Denis Zanko
© Stade Rennais F.C.

Denis, comment s’est passée votre intégration à Rennes ? 
Nous sommes dans un bel environnement. Malgré le contexte sportif plus ou moins difficile, c’est hyper simple de s’intégrer ici. L’accueil a été bienveillant et facilitant. Quand on arrive en cours de saison, on ne se pose pas de questions, on fonce. On est dans l’effervescence des journées très rythmées. Après trois jours de présence, le Président a pris des nouvelles. Je lui ai dit que j’avais l’impression d’être là depuis des années. 

Connaissiez-vous déjà des membres de l’encadrement rennais ? 
Je suis Lavallois, il y a donc une proximité géographique avec Rennes. Je connais pas mal de personnes au centre de formation et quelques-unes dans le staff parce qu’on s’est côtoyé à certains moments et dans certains endroits. Ça fait partie de l’expérience. 


« On vit des choses incroyables »


Une expérience qui s’est forgée au travers de plusieurs postes à responsabilités…
À Valence en même temps que j’étais joueur, j’ai eu en charge une équipe jeune, il n’y avait pas de centre de formation à l’époque. J’ai été éducateur, un peu chez les pros en tant qu’adjoint également et entraîneur par intérim. Dans une structure professionnelle, ça a vraiment démarré en 2002 à Laval, mon club formateur, où je suis devenu Directeur du centre de formation. Ça s’est enclenché dans cette perspective, car ensuite au Mans j’ai pris aussi la Direction du centre de formation. Puis comme ça a pu se faire parfois, on m’a appelé en pompier de service chez les pros. J’ai eu un premier intérim au Mans puis un second à Laval. Il faut apporter une réponse à une problématique à l’instant T. Je l’ai fait à Laval, dans mon club de toujours, les émotions étaient fortes. En prenant du recul, ce n’est que du plaisir. Une fois que l’on est dans la lessiveuse, on ne calcule pas. On vit des choses incroyables. L’ascenseur émotionnel fait parfois mal mais j’ai l’impression que ça fait partie de mon logiciel.  

 

© Stade Rennais F.C.



Cette période d’intérim chez les pros a déclenché votre passage du BEPF (Brevet d'entraîneur professionnel de football). 
Je n’ai pas eu la légitimité car je n’avais pas le diplôme. À l’époque, il y avait encore le système des prête-noms. À chaque fois, j’ai sollicité des adjoints, c’est alors posé la question de la légitimité. J’avais mon diplôme de formateur et je me suis dit qu’il fallait que je passe celui d’entraîneur professionnel, en 2016. J’ai enchaîné avec les pros de Laval, ensuite je suis retourné à la formation en 2017 à Toulouse où j’ai pu aussi connaître l’équipe première. Il est clair que j’ai toujours eu cette étiquette liée à l’accompagnement des joueurs en formation, avec un rôle élargi car il y avait la gestion du centre et souvent la prise en main d’une équipe car le terrain me tenait à cœur. Le terrain est quelque chose qui m’anime.


« le dénominateur commun est la relation humaine »


Quel a été le fil conducteur tout au long de ces années ? 
J’ai balayé un peu toutes les fonctions, les U17, les U19, l’équipe réserve, Direction de centres de formation, adjoint chez les pros, entraîneur numéro un. Le fil rouge de tout ça, c’est la curiosité, l’envie d’apprendre, le partage et la transmission. Ça a demandé de la remise en question où le dénominateur commun est la relation humaine, dans tous les clubs où je suis passé.

Quelles est la recette pour durer dans le métier ?
Je pense qu’il faut un socle de valeurs. La notion de savoir-faire est subjective. Derrière, il y a la passion, tout ça est mêlé. C’est un métier fantastique que l’on ne peut pas faire par procuration. La chance que j’ai eue, c’est d’avoir pu faire ce métier en tant que joueur et comme entraîneur par la suite. C’est une chance incroyable, j’y pense tout le temps. En vieillissant et en murissant, je ne garde que le bon. Les relations humaines, c’est ce qui reste le plus important. Ce métier m’a apporté des rencontres exceptionnelles. Je ne pense pas que ça aurait été possible dans une autre vie.

 

© Stade Rennais F.C.



Quel est le plus difficile entre faire progresser un jeune talent et constituer un groupe performant chez les professionnels ? 
Ce ne sont pas les mêmes métiers. Il y a un qui est surtout sur l’instant et un autre qui est sur le développement d’un footballeur mais aussi d’un individu. Dans la formation, le volet éducatif est fort. Chez les pros, on est dans la compétition, l’instantanéité, le résultat. Je parlais de logiciel, il faut savoir switcher entre les deux.


« On est tous connectés de la même manière. »


Pouvez-vous nous en dire plus sur votre mission avec JulienStéphan ?
On est dans le travail, dans l’échange, on fonctionne vraiment en staff. Il y a beaucoup de compétences ici. On est dans le professionnalisme et le partage des émotions, c’est top. On est tous connectés de la même manière. La compétition nous anime tout le temps, il n’y a que ça. Comment performer ? Quelles choses mettre en place pour que l’équipe soit dans les meilleures dispositions ? On ne pense qu’à ça. 

Et la relation avec les joueurs ? 
Les garçons sont hyper investis, ils s’entraînent très bien. Malgré tout ce qu’ils ont pu vivre depuis le début de saison, je trouve qu’il y a eu une adhésion, l’investissement est très bon. Je suis persuadé qu’ils vont être récompensés de leurs efforts. Ça va aller dans le bon sens. 

Michel Le Milinaire, ancien entraîneur du SRFC, a marqué l’histoire du Stade Lavallois. Une grande rencontre dans votre vie ? 
Le Stade Lavallois, c’est une entité qui m’a construit en tant qu’individu. J’ai croisé des personnes marquantes dont Michel. Et ce n’est peut-être pas anodin si je suis devenu éducateur et entraîneur. C’est un personnage mythique, c’était notre papa à tous, et personnellement mon entraîneur chez les pros. Il m’a permis de jouer avec l’équipe professionnelle. Comme il était éducateur sportif, il était aussi le prof de sport de personnes que je voyais tous les jours. C’était simple avec Mimi, il faisait énormément confiance, il était très bienveillant. Il avait une personnalité particulière, on ne pouvait pas le décevoir. Il est resté des décennies entraîneur de Laval, à la Guy Roux. Donc quand tu croises quelqu’un comme lui, ça marque ton existence.