La J-2 | Arthur Theate : « Les derbys peuvent être des matchs charnières. »

Arthur, depuis cinq matchs, ça ne gagne pas mais ça ne perd pas non plus. Quel est ton regard sur le début de saison ?  
On n’est pas hors des clous. Pour être en haut du classement, on devrait avoir deux ou trois points de plus. Ce n’est pas le début de saison que l’on espérait mais on n’est pas largué. On reste invaincu. À Montpellier, malgré un terrain compliqué, ce n’était techniquement pas mauvais. On a été assez propre, on a fait ce que l’on a pu mais on aurait bien aimé gagner ce match 1-0. 

Vous avez aussi manqué de réussite à l’image de ta frappe sur le poteau, quasi-identique à celle tentée il y a un an sur la pelouse de Larnaca…
Presque exactement la même avec le rebond, sans le poteau rentrant. Je ne suis pas spécialement là pour ça mais je sais que j’ai une grosse frappe. Quand j’en ai l’occasion, je le fais même si ce n’est pas mon rôle. Ça arrive à l’entraînement mais pas dans ces situations, on laisse les attaquants marquer. Contre le Maccabi, les frappes de loin ont été un levier. Ce n’est pas une habitude du Stade Rennais mais ça peut débloquer des situations.

« On doit concrétiser pour lancer notre saison. »
 

Il n’y a que Nice (4) qui a pris moins de buts que vous (6 à égalité avec Brest et Paris), c’est un point positif.
Défensivement, on est bien, voire très bien. On fait partie des meilleures défenses mais on ne doit pas se concentrer uniquement là-dessus. On doit garder la créativité que l’on avait. On l’a retrouvée contre le Maccabi et je mets le match à Montpellier entre parenthèses tant c’était compliqué sur ce terrain, leur propre coach l’a constaté aussi. Les conditions étaient les mêmes pour les deux formations mais je suis persuadé que l’on a été très désavantagés par rapport à notre style de jeu. On espère retrouver notre qualité de jeu dans le derby dimanche. On doit concrétiser pour lancer notre saison.

 

Tu as retrouvé les connexions défensives qui étaient celles de la saison passée ? 
Oui, il y a une bonne entente. Ça se passe très bien dans l’attitude et sur le terrain. On va essayer d’optimiser tout ça pour peaufiner les détails, ceux qui ont fait la différence la saison passée lors de la série d’invincibilité puis en fin de saison. On fait le maximum pour remettre tous les ingrédients. 

Et Warmed tu le connais par cœur maintenant…
On se connaît presque tous par cœur. On se connaît de mieux en mieux, on joue pas mal de matchs ensemble. Ça se passe bien avec tous, je connais aussi parfaitement Christopher Wooh, Mohamed Jaouab ou Jeanuël Belocian.
 

« Ça me permet de travailler d’autres aspects du jeu »
 

Avec la sélection belge, tu bascules dans le couloir gauche. Qu’est-ce que ça change ? 
C’est assez particulier car il faut à chaque fois se réadapter et se remettre dans la configuration. C’est plus compliqué de passer du club à la sélection que l’inverse car j’ai des automatismes avec le Stade Rennais, mais ça me plaît. Ça me permet de travailler d’autres aspects du jeu, je me sens bien à ce poste de latéral également. 

Quelles sont les différences ?
Les courses ne sont pas les mêmes, leur intensité non plus. Et le style de jeu entre la Belgique et Rennes n’est pas vraiment le même. 

C’est un poste que tu occupes depuis janvier dernier. 
J’ai joué tous les matchs post-coupe du Monde. Je suis fier car c’était un objectif et c’est le rêve de tous les enfants de pouvoir représenter sa sélection. 

 

Quelle est l’attente du pays envers ses joueurs ?
Il y en a beaucoup, avec de la pression pour une nouvelle génération qui arrive. On est au niveau, on est invaincu lors des qualifications pour l’Euro. On est premier du groupe avec l’Autriche que l’on va rencontrer lors du prochain match. Il va encore falloir du temps pour aller chercher le niveau que la génération précédente a atteint, ils ont fait des choses extraordinaires. On aimerait faire aussi bien, on fait tout pour y arriver, on verra au fil des années. L’objectif est d’assurer la qualification pour l’Euro le plus rapidement possible. 

Les Belges sont attachés aux Diables Rouges, le lien est fort…
On est fiers de nos couleurs, ce serait malheureux de ne pas l’être. Comme en France, les gens sont à fond derrière les Bleus. La rivalité entre la France et la Belgique existe depuis toujours, c’est ce qui fait la beauté du sport. On me charrie parfois ici, et inversement, à chaque fois dans la bonne humeur. Le dernier match était en 2018 donc ça ne chambre plus trop mais ça rigole de temps en temps, avec le coach notamment (rires).

« Ils ne vont pas nous faire de cadeaux »

En parlant de rivalité, le derby approche à grands pas. 
On dit souvent qu’il ne faut pas les jouer mais les gagner. C’est primordial, pour le club et tous les supporters. Les derbys peuvent être des matchs charnières dans une saison. On doit gagner pour engranger des points. On sait que ce sera chaud, ils ne vont pas nous faire de cadeaux, ça fait partie des derbys. On attend ce match de pied ferme, comme les supporters. On devra hausser le ton dès le début.

Quels sont tes souvenirs de derbys ? 
Il y a le 3-0 de la saison dernière sur notre pelouse. Un bon moment où l’on a terminé sur les chapeaux de roues. Il y a eu le derby gagné là-bas 1-0 après une déception européenne. Les derbys en Italie sont chauds aussi, j’ai joué Bologne – Fiorentina, les deux villes ne s’aiment pas beaucoup. Ça s’est souvent bien passé pour moi, pour trois-quarts des matchs.

 

À Liège, lors de ta formation, tu as dû en connaître des passionnants également…
Contre Anderlecht, c’est vraiment chaud. Au centre de formation, on est obligé d’avoir cette rivalité. Les matchs étaient tendus, surtout de notre côté, c’est nous qui étions les plus vicieux. C’étaient souvent des beaux matchs, on se fait ensuite des potes, que l’on retrouve en sélection plus tard. Quand on devient adulte, il y a plus d’attente, plus de médias, plus de nervosité. Ça prend une autre proportion.

« Ludo se met au service du collectif »

Ce sera un match particulier pour Ludovic Blas, qui réalise de bons débuts avec le SRFC.
C’est une personne très agréable. Ludo se met au service du collectif, il est important pour nous. On est très heureux de sa présence. On connaît son historique avec Nantes mais je sais qu’il est totalement concentré sur le Stade Rennais et sa mission. Il va encore beaucoup nous aider. 

La confrontation face au Maccabi Haïfa est-elle la référence sur laquelle vous vous appuyez ? 
On est content d’avoir retrouvé la coupe d’Europe, à domicile, dans un groupe pas facile. À l’extérieur, on va être confrontés à de chaudes ambiances, ça promet, le niveau est relevé. On a bien commencé cette campagne, il faut continuer. C’est une compétition qui peut nous permettre d’enchaîner les bons résultats et d’engranger de la confiance. 

Et du plaisir pour tout le monde, joueurs et supporters…
Si les supporters continuent d’être derrière nous, on réalisera encore de grandes choses une belle saison. Tous les clubs ont des moments de moins bien, c’est à la fin de la saison que l’on fait les comptes et que l’on voit qui a le mieux géré les temps faibles. Il faut toujours être derrière l’équipe, on a besoin des supporters quand on est en sous régime, c’est ce qui nous permet de sortir la tête de l’eau. On a toujours su se relever, c’est pour ça qu’il faut rester soudés. Ce qui est sûr, c’est que l’on veut réaliser un championnat plein en adéquation avec les attentes du club.