Retour aux sources pour Philippe Bizeul

Contacté par Julien Stéphan pour rejoindre la Bretagne, Philippe Bizeul a retrouvé les infrastructures du centre d'entraînement Henri Guérin dans le costume d’entraîneur adjoint. Natif de Fougères, il connaît bien le Stade Rennais F.C. pour y avoir été éducateur entre 1993 et 2006. Rencontre.

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Phillipe, vous voilà de retour chez les Rouge et Noir…

Je suis très heureux et très fier de revenir au Stade Rennais F.C. Je suis aussi très reconnaissant que Julien et les dirigeants aient pensé à moi pour rejoindre le staff. Je souhaitais trouver un projet qui corresponde à mes envies.

« il a apporté beaucoup de joie aux supporters »

Qu’est ce qui a motivé votre choix ?
La priorité a été la présence de Julien, clairement. J’ai eu le plaisir de le rencontrer quelques fois mais aussi de le côtoyer lors d’une session du Brevet d'Entraîneur Professionnel de Football qui s’est déroulée à Rennes l’hiver dernier. J’ai beaucoup apprécié qui il était en tant qu’entraîneur du Stade Rennais F.C. Au-delà de ça, ces deux dernières saisons, il a apporté beaucoup de joie aux supporters. En 14 ans, j’ai côtoyé différentes personnes et vécu de nombreuses expériences. J’aspire à évoluer dans un environnement qui me correspond.

Vous avez vite repris vos marques ?
Quand je suis venu cet hiver, j’ai déjà recroisé des personnes que je connaissais à l’époque, l’intendant, le team manager, des salariés dans les bureaux, et les éducateurs de la formation dont certains que j’ai eus comme joueur. J’ai connu Romain Danzé, Simon Pouplin, Cédric Vanoukia ou encore Pierre-Emmanuel Bourdeau quand il était joueur de la réserve. J’ai aussi fait quelques séances avec Mathieu Le Scornet. C‘est un réel plaisir de revoir tout ce monde et constater l’évolution du club. L’adaptation est d’autant plus simple.

« J’ai pu mieux appréhender les exigences du haut niveau. »

La formation a toujours fait partie de l’ADN du club. Votre rôle inclut-il la progression des jeunes ?  
A fortiori avec la présence de Julien à la tête de l’équipe, c’est encore plus valorisé. Il y a une passerelle très claire entre la formation et les pros sous condition bien entendu d’avoir les qualités pour jouer dans l’équipe première. Mon métier de base est la formation puis j’ai évolué pendant 14 ans en tant qu’entraîneur adjoint. J’ai pu mieux appréhender les exigences du haut niveau. Ça me permet d’avoir une approche plus précise auprès des jeunes et plus connectée à la réalité.

Que vous ont apporté ces 14 années ?
Il y a des périodes où on a besoin de se confronter à autre chose. Même si le parcours n’est pas évident, il est très formateur. Ça m’a fait grandir en tant que technicien et en tant qu’homme. J’ai pris un peu de tout. Ce qui m’a permis d’accéder au BEPF. J’ai puisé dans cette expérience. Certains m’ont donné la casquette d’entraîneur adjoint, d’autres un rôle plus élargi. J’ai eu un poste d’observation privilégié. J’ai vécu de belles expériences, notamment avec Daniel Sanchez avec qui j’ai passé beaucoup de temps (ndlr : à Tours et Valenciennes). De par ses idées et l’homme qu’il est, il me correspond totalement. Après j’ai eu une expérience autre avec l’entraîneur américain Bob Bradley où la langue anglaise était de mise 24h/24. C’est aussi très formateur. Ce n’était pas toujours simple mais très enrichissant. Je me suis servi de tout ça pour être plus performant. C’était mon souhait en partant de Rennes, de continuer à progresser. Je pense que je ne suis plus le même en revenant au sein du club.

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« il faut aussi y mettre une âme »
 

Le club a lui aussi changé depuis votre départ…

Beaucoup de choses ont évolué, les hommes et les infrastructures. Le statut du club a changé dans l’élite française. Le club commence aussi à pointer son nez dans l’élite européenne.

J’ai connu de beaux endroits pour travailler, que ce soit à Valenciennes ou au Havre. C’était très chouette. À Lyon, au niveau des infrastructures, c’est exceptionnel. Il y a des moyens exponentiels. C’est un élément important mais ça ne fait pas tout, il faut aussi y mettre une âme. J’adore le cadre de la Piverdière. J’ai connu le stade, j’avais cinq ans. Quand je vois son évolution et la façon dont il vibre, c’est top.

Êtes-vous surpris par la progression du club ?

Pas du tout, il ne fallait pas être devin pour prédire que Julien avait les capacités pour être au plus haut niveau et réussir. Il ne fallait pas être devin non plus pour dire que le SRFC avait le potentiel pour faire des résultats. Il fallait que les planètes soient alignées. C’est le cas.

Le problème du football est que la croissance est dépendante des résultats. Souvent, on dit qu’un club ne progresse parce qu’il n’a pas les résultats immédiats. Les projets peuvent être alors ralentis. Il y aussi parfois des accidents de parcours qui ralentissent la progression mais le Stade Rennais F.C. a bien travaillé depuis toutes ces années.

Vous êtes resté supporter du club pendant tout ce temps ?

De temps en temps, je me suis glissé au Roazhon Park quand j’en avais l’opportunité. Je me suis vraiment pris au jeu. Quelques jours après la finale de la Coupe de France gagnée contre Paris, j’ai appelé Julien pour lui dire qu’il avait réussi à faire ce dont je rêvais. Je rêvais de voir ça en tant que membre du club, je l’ai vu en tant que spectateur, c’est déjà énorme. J’ai suivi de très près les parcours européens. J’ai vibré pendant le derby incroyable contre Nantes cette saison… En revenant cette année pour la session du BEPF, je ne pensais pas être touché autant par ce club même si j’ai habité Rennes pendant 36 ans. C’est un club qui m’est très cher.

De l’extérieur, le club a pu laisser des gens indifférents, de moins en moins tout de même. Quand on est à l’intérieur c’est différent. J’ai côtoyé des personnes qui ne sont pas de la région, pas du club, et ils ont appris très rapidement à apprécier le Stade Rennais F.C.
 

« le travail, la marque de fabrique du club »
 

Vous avez retrouvé famille et amis dans la région ?

Quand l’information de mon retour est sortie, mon téléphone a beaucoup sonné. Je reçois beaucoup de messages de sympathie. Mais le point important, ce n’est pas de revenir. Je sais qu’il va y avoir du travail. C’est la marque de fabrique du club et c’est ce que l’on m’a inculqué. Ça va se faire avec humilité. Je sais aussi qu’il y a beaucoup d’ambition et ça me correspond totalement. Je ne suis pas parti du club pour végéter et je ne reviens pas juste pour porter l’écusson Rouge et Noir. Je sais que je vais travailler dans un staff compétent, investi et soudé, qui va tout mettre en œuvre pour la réussite du Stade Rennais F.C.

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