Avec son 1,93m et ses 89kgs, Gerzino Nyamsi ne passe pas inaperçu. Défenseur central de la génération 1997, originaire de Saint Brieuc, il a effectué son premier entraînement avec le groupe professionnel le 21 février dernier. Lors de ces premières séances, « Gerzi » ne s’est pas contenté d’imposer son physique, il s’est surtout montré très appliqué.
Comment se sont passées tes apparitions à l‘entraînements des pros ?
Le coach a fait appel à moi suite à la blessure de Pedro Mendes. Mon intégration a été facile car je connaissais la plupart des jeunes pros (Joris Gnagnon, Adrien Hunou, Adama Diakhaby). Ils m’ont mis à l’aise et ça m’a permis de m’exprimer sur le terrain comme je sais le faire. Tout s’est bien passé. Il n’y a pas eu de pression. De plus, il ne s’agit encore que d’entraînements. Je suis quelqu’un de positif donc je n’en tire que des bénéfices.
Tu t’es illustré lors du tournoi des Centres en juillet dernier (ndlr : meilleur buteur du tournoi) après avoir réalisé une saison 2015/2016 pleine avec la DSE. Comment juges-tu ta progression ?
L’année de DSE a été difficile car je ne jouais pas au niveau de compétition que j’espérais. Cependant, elle m’a beaucoup apporté en me faisant prendre conscience de certaines choses. J’ai dû m’adapter car il y a une différence entre jouer en U19 et affronter des joueurs aguerris. J’ai progressé dans l’agressivité, je me sens plus mature et j’ai appris à être plus « vicieux » dans le jeu. Le style de jeu est lui aussi différent. Lorsque l’on joue avec la formation, on affronte des équipes qui nous ressemblent. En DSE, il y a plus de duels, plus d’agressivité. Les conditions de jeu peuvent être difficiles et il faut être prêt.
Tu as eu un souci au genou en début de saison, comment as-tu géré cette période délicate ?
C’est vrai que j’ai été diminué en début de saison. Le tournoi des Centres m’a permis de me relancer. C’était une petite blessure mais ça fait partie des aléas de la vie de footballeur. J’ai réussi à retrouver rapidement mon meilleur niveau.
Ta présence constante dans l’effectif CFA montre que tu es revenu à 100%. Comment se passe cette saison avec l’équipe réserve ?
Ça se passe bien. Le coach me fait confiance en me titularisant. J’essaye de la lui rendre en me donnant au maximum sur le terrain. Le niveau CFA est beaucoup plus élevé par rapport à celui de DSE. On rencontre des équipes bien organisées qui savent jouer au ballon. Il y a beaucoup de joueurs d’expérience qui ont évolué à des niveaux supérieurs.
Tu sais aussi te muer en buteur ?
Ça arrive parfois. J’ai déjà marqué en début d’année lors du tournoi des Centres. Tous mes buts sont venus de phases arrêtées. Avec mon gabarit (1m93) je monte souvent sur les corners. Julien Stéphan (ndlr : entraîneur CFA) m’a fait prendre conscience que vu ma taille, je devais marquer davantage de buts. Et depuis, sur chaque montée, je pense à marquer.
Avec 4 points d’avance sur Bergerac, l’objectif de conserver la première place est affiché ?
C’est l’objectif. Le groupe a beaucoup travaillé pour être à cette place. Les joueurs sont jeunes mais cela ne nous fait pas peur. On fait tout pour la garder cette première place. Il reste 8 ou 9 matchs. Les 5 prochaines rencontres seront déterminantes pour la fin de saison.
Voir Joris Gnagnon évoluer en Ligue 1 doit être une source de motivation pour s’imposer à l’échelon supérieur…
Il a d’abord fait ses preuves en CFA avant d’avoir l’opportunité de jouer au niveau supérieur. Il l’a saisi et en ce moment il joue très bien. Pour moi, ça montre que si on a l’opportunité de se montrer, il faut saisir cette chance. Il n’était pas forcément attendu mais il a su profiter de cette opportunité pour se montrer et il n’a rien lâché.
Du fait de ton gabarit, as-tu été surclassé dans les catégories de jeunes ?
J’ai toujours été plus grand que les autres. Ça m’a souvent avantagé mais parfois cela m’a freiné. Évidemment, ça a été un avantage car j’étais grand et puissant donc à l’aise dans les duels. En grandissant, je me suis rendu compte qu’il fallait gérer d’autres aspects du jeu comme l’anticipation. J’avais tendance à me reposer sur mes acquis et quand tu grandis, tu réalises que les profils de joueurs se rapprochent et qu’il faut faire la différence avec d’autres qualités.
En tant que joueur formé au club, tu rêves probablement de fouler la pelouse du Roazhon Park !
J’ai commencé au club en 2003. J’ai fait toutes mes classes au Stade Rennais F.C. Le rouge et le noir sont les seules couleurs que j’ai portées donc forcément, je suis très attaché au club. Ce n’est pas une pression mais un objectif. Si je suis là depuis toutes ces années c’est pour devenir professionnel. Chaque année je me rapproche un peu plus de cet objectif. Depuis que j’ai commencé au niveau débutant, cela a toujours été mon ambition. J’aimerais avoir l’opportunité d’évoluer avec le groupe professionnel mais je me concentre sur le présent. Je me fixe des objectifs à court terme et on verra pour le futur.
As-tu un joueur référence au poste de défenseur ?
Je regarde tous les styles de défenseur. Je n’ai pas un modèle en particulier. Mes références restent des milieux comme Ronaldinho ou Alcântara. Au niveau des défenseurs, Sergio Ramos a beaucoup de qualités comme l’agressivité, la relance… il marque aussi des buts. Pour moi, c’est le défenseur du moment.
« Gerzino », c’est un prénom destiné à être floqué sur un maillot ça !
(rires) C’est vrai que l’on me chambre des fois là-dessus. C’est le nom d’un joueur brésilien. Mon père est fan de foot et c’est pour cette raison qu’il a choisi ce prénom. Mes parents m’ont toujours soutenu pour devenir professionnel. Après, ils ne me mettent pas la pression pour que je réussisse. Ils me conseillent beaucoup et m’encouragent.