Cet été, à la fin d’une aventure lensoise convaincante, le joueur formé au Paris SG, qui avait été prêté deux saisons de suite, a fait le choix du Stade Rennais F.C. pour poursuivre sa progression. Séduit par le projet du club, l’international espoir tricolore est ambitieux et le début de son association avec les autres éléments offensifs Rouge et Noir a laissé entrevoir de belles perspectives. Entretien avec le n°9 du Stade Rennais F.C.
Arnaud, tout se passe plutôt bien pour toi et le club en ce moment.
Je me sens bien, en forme, en jambes. On a réussi à inverser la tendance et à instaurer une bonne dynamique. C’était important de réellement lancer notre saison. On espère continuer ainsi.
Et tu sembles bien remis de ta blessure.
C’était ma première blessure, c’était inédit mais je l’ai bien vécue. Je me suis concentré pour pouvoir bien revenir et apporter un plus à l’équipe. C’est ce que j’essaie de faire à chaque match.
Peut-on considérer que le Stade Rennais F.C. est à sa place au classement de L1 actuellement ?
Dans le jeu on essaie toujours de peaufiner certains automatismes. On a la qualité pour faire mieux mais je pense qu’au classement, on se doit d’être ambitieux. On doit continuer de viser plus haut, sans se mettre de frein. On est actuellement en bonne position dans ce championnat.
Et le contenu est de plus en plus rassurant et séduisant…
Oui car on a un groupe de qualité. Il ne faut pas se satisfaire de ce que l’on fait mais il faut aussi savoir le reconnaître, on fait de très bons matchs parfois. On est perfectibles, on cherche sans cesse à s’améliorer.
« c’est facile de combiner avec eux »
Ton association avec Amine Gouiri a déjà été fructueuse.Heureux de le retrouver ?
Ce n’est pas vraiment quelque chose de nouveau. C’est un joueur avec lequel j’ai beaucoup de repères et avec qui j’aime énormément jouer. Il a de la qualité, on le sait tous. Je sais que l’on va parfaire encore notre association pour aider l’équipe à gagner, surtout avec les autres joueurs qu’il y a aussi autour comme Martin Terrier ou Benjamin Bourigeaud par exemple, c’est facile de combiner avec eux. On a un très bon groupe, tout le monde est capable de donner des bons ballons. J’étais content quand j’ai su qu’Amine arrivait car c’est quelqu’un que j’apprécie de manière personnelle dans la vie de tous les jours. Sur le terrain, ça ne peut que bien se passer car on joue aussi ensemble en Équipe de France Espoirs.
Tu as été formé au PSG, tu as brillé pendant deux saisons à Lens, aujourd’hui tu es à Rennes. Que constates-tu de ces trois expériences ?
Je situe le Stade Rennais dans les mêmes standards en termes d’exigence de travail. Il y a toujours cette idée de résultats tout en proposant du très bon contenu dans le jeu. C’est ce que j’ai connu avant et c’est ce que je vis encore avec le Stade Rennais.
La marche est-elle plus haute pour toi au Stade Rennais F.C. ?
Le Stade Rennais est une équipe qui joue l’Europe de manière récurrente avec des exigences très fortes. Je désirais un nouveau challenge, une nouvelle étape où je puisse m’épanouir de fort belle manière. J’ai été formé à Paris, j’ai commencé à dix ans là-bas, mais j’étais prêt à quitter le club, à avoir du temps de jeu ailleurs et performer au très haut niveau. Chacun a sa carte à jouer, le destin de chacun est différent. Le mien est de défendre les couleurs du Stade Rennais, je suis très bien ici.
Quelle image avais-tu du SRFC avant de le rejoindre ?
Je l’ai toujours vu comme un club familial avec beaucoup de valeurs. C’est ce que j’ai découvert en arrivant ici, dans le groupe mais aussi avec les supporters. Il y a une belle cohésion entre le staff, les joueurs et les supporters. Je suis vraiment très content de ça. C’est aussi ça qui permet l’épanouissement d’un joueur dans une équipe, c’est de sentir une atmosphère bonne et positive.
Ce qui devait être le cas à Lens…
Une culture différente mais les deux clubs se ressemblent sur beaucoup d’aspects. Ce qui fait la beauté du foot, c’est que chaque équipe a son histoire. Le fait de découvrir celle du Stade Rennais et de se l’approprier, c’est important pour bien représenter l’équipe et la région que ce soit sur la scène nationale ou internationale. Quand on arrive au Roazhon Park, on sent une ferveur propre au club. Ça donne une motivation supplémentaire sur le terrain.
Te souviens-tu avoir joué contre les Rouge et Noir quand tu étais au centre de formation parisien ?
J’ai rarement joué contre le Stade Rennais mais le match le plus récent était en U17. On avait perdu en demi-finale des playoffs, 3-0 contre l’équipe d’Eduardo Camavinga, Georginio Rutter, Brandon Soppy, Lucas Da Cunha… une belle génération, très forte. Elle avait d’ailleurs fini championne. C’était mérité. Le Stade Rennais est l’un des meilleurs centres de formation en France, avec Paris et Lyon. On le voit cette saison encore avec les joueurs qui évoluent avec nous en pro. Il y a beaucoup de joueurs de qualité, le club peut compter sur son centre de formation.
Selon toi, quel est le plus beau but où tu es impliqué avec le SRFC ?
Celui à Strasbourg inscrit par Amine, ça correspond au football que l’on veut promouvoir. Un jeu simple, en mouvement, avec beaucoup de combinaisons et de belles inspirations individuelles. C’est pour moi, pour l’instant, l’un des plus beaux buts de la saison.
Tout le monde peut se transformer en buteur ou passeur dans cette équipe.
Comme je l’ai dit, je joue avec des joueurs de haut standing avec lesquels c’est facile de se trouver, ça ne tremble pas. Le danger peut venir de partout. J’ai essayé de bien m’intégrer dans le groupe malgré la période de blessure. Pour l’instant, ça se passe bien. J’espère que ça continuera.
« J’ai beaucoup regardé le football pratiqué par l’équipe la saison dernière, ça me plaisait énormément. »
Il y a quelques années, le Stade Rennais F.C. aurait difficilement pu accueillir les meilleurs espoirs français et même étrangers. Par quoi as-tu été convaincu ?
Le projet m’a beaucoup plu. Je me suis retrouvé, que ce soit sur le plan sportif mais aussi l’environnement. Je n’ai pas hésité une seule seconde quand le Stade Rennais F.C. est venu vers moi. J’ai beaucoup regardé le football pratiqué par l’équipe la saison dernière, ça me plaisait énormément. Ça va vers l’avant et il y a des résultats. Quand on est un joueur offensif, on est toujours attiré par ce style de jeu. Quand on connaît stabilité du club également, ça joue. Les relations avec les dirigeants sont saines, on peut parler de tout. Ce sont toutes ces choses qui font que l’on peut être attiré par le Stade Rennais.
Tu jouais sous la houlette de Franck Haise à Lens, ancien éducateur rennais, ça se passait comment avec lui ?
C’était quelqu’un de très humain qui m’a beaucoup aidé dans mon adaptation. Je suis arrivé jeune à Lens, il m’a accompagné sur le terrain mais aussi pour d’autres choses de la vie de tous les jours que je ne pourrai pas oublier. Le football, c’est aussi une histoire de rencontres. On a la chance de faire ce beau métier et de côtoyer de belles personnes.
L’OL, votre prochain adversaire, n’est pas au meilleur de sa forme…
Lyon reste une équipe de qualité. On connaît leurs joueurs. C’est le genre d’équipe qui peut inverser la tendance en une semaine. On reste concentrés et attentifs. La clé est la récupération, ce sont des périodes sujettes à blessure, il faut faire ce qu’il faut en soins. C’est notre corps nous permet de performer sur le terrain.
Avec l’arrivée de Laurent Blanc, faut-il craindre le déclic du changement de coach ?
Il arrive avec un autre état d’esprit. Il faut surtout rester concentrés sur nous et notre performance. On verra comment ça se passe. On reste sur une bonne dynamique mais attention à Lyon quand même qui reste un grand club.
As-tu toujours eu la tête sur les épaules, ce recul sur les évènements ?
Toujours serein et dans la joie de vivre. On pratique un beau métier. Je mesure la chance que j’aie de vivre de ce sport. La vie peut être difficile aussi, je remercie Dieu tous les jours. Je reste moi-même surtout, prendre du plaisir à chaque moment. Une carrière de footballeur ça passe vite, on ne peut pas se permettre de s’apitoyer sur un sort.
« Je n’en ai pas vraiment. Le jour du match, il y a le déroulé classique, sieste, collation, causerie du coach et départ pour le stade. Je ne suis pas particulièrement un gros dormeur, normal, ce qu’il faut. Ensuite j’écoute ma musique, un peu de tout. Chaque match a sa propre vérité, c’est mon état d’esprit à chaque fois. »